Kolwezi, 21 janvier 2025 – Dans un contexte où les défenseurs des droits humains (DDH) en République Démocratique du Congo continuent de faire face à de nombreux défis, le Centre Congolais pour le Droit du Développement Durable (CODED) intensifie ses efforts pour promouvoir la Loi n°23/027 du 15 juin 2023, récemment adoptée pour la protection de ces acteurs essentiels. Après des sessions à Kinshasa, Matadi et Goma, l’organisation poursuit sa mission avec deux nouveaux ateliers d’information et d’échange, cette fois à Kolwezi et Lubumbashi.
Ces deux jours d’événements, qui se dérouleront respectivement les 21 et 24 janvier 2025, visent à fournir aux défenseurs locaux et aux organisations de la société civile un espace pour discuter du nouveau cadre législatif et de ses implications sur le terrain. Ces ateliers, organisés en partenariat avec l’Initiative pour la Bonne Gouvernance et les Droits Humains (IBGDH) à Kolwezi et l’Observatoire d’Études et d’Appui à la Responsabilité Sociale et Environnementale (OEARSE) à Lubumbashi, sont des étapes clés dans le processus de vulgarisation et d’amélioration de cette loi.
Adoptée pour mieux protéger les défenseurs des droits humains, la Loi n°23/027 marque une avancée significative pour la RDC, plaçant le pays parmi les cinq nations africaines à avoir mis en place un cadre juridique pour garantir la sécurité des DDH. Cependant, malgré ces progrès, certains articles de la loi suscitent encore de vives inquiétudes au sein de la communauté des défenseurs des droits humains.
Me Érick Kassongo, Directeur Exécutif du CODED, l’affirme : “Bien que la loi constitue un progrès majeur, certains aspects suscitent des préoccupations parmi les acteurs de la société civile. La nécessité de révisions est donc une priorité afin de mieux répondre aux défis actuels.” Les défenseurs des droits humains, bien qu’encouragés par les avancées législatives, soulignent que certaines dispositions de la loi restent floues ou insuffisamment protectrices. Ces ambiguïtés font l’objet de discussions franches lors de ces ateliers, où les recommandations des participants seront cruciales pour orienter les futures révisions législatives.
Les ateliers de CODED à Kolwezi et à Lubumbashi ne se contentent pas de fournir des informations sur la loi, mais offriront également un forum pour un dialogue constructif entre les défenseurs des droits humains, les organisations de la société civile et les partenaires institutionnels. L’objectif principal est de mieux comprendre les attentes des DDH locaux, d’identifier les points de friction dans la loi actuelle et de formuler des propositions concrètes pour améliorer la législation. Me Donat Kambola, coordinateur de l’atelier de Kolwezi, insiste sur l’importance de cet échange : “Ces ateliers sont cruciaux pour rapprocher la théorie législative de la réalité sur le terrain. Nous devons nous assurer que la loi protège réellement ceux qui risquent leur vie pour défendre les droits fondamentaux.”
La RDC fait aujourd’hui face à un défi majeur : celui de concilier le cadre législatif existant avec les réalités complexes de la protection des défenseurs des droits humains. Les recommandations issues de ces deux ateliers, prévues pour être prises en compte dans les révisions législatives à venir, ont pour but de rendre la loi plus précise, plus inclusive et véritablement protectrice des DDH, qui restent souvent exposés à des menaces graves. Les résultats attendus de ces sessions comprennent une meilleure sensibilisation des DDH aux nuances de la loi, la récolte de leurs avis et suggestions pour son amélioration, ainsi qu’un renforcement des liens entre les différents acteurs concernés. Ces ateliers s’inscrivent dans une démarche de révision continue et d’adaptation des politiques publiques aux défis du terrain. En organisant ces ateliers à Kolwezi et Lubumbashi, le CODED, en partenariat avec l’IBGDH et l’OEARSE, crée une plateforme essentielle pour favoriser ce dialogue. L’objectif est d’aboutir à un cadre juridique qui, tout en renforçant la protection des DDH, prenne en compte leurs préoccupations et garantisse des actions concrètes pour leur sécurité et leur autonomie. Les résultats de ces ateliers devraient être pris en compte dans les prochaines révisions législatives pour assurer que la RDC reste un modèle de protection des droits humains en Afrique.
Par kilalopress