Dans une affaire qui secoue profondément le secteur minier de la province de l’Ituri, en République Démocratique du Congo, Dieudonné Surur, le Chef du Secteur Kibali en territoire de Watsa, se retrouve aujourd’hui au cœur d’une série de controverses qui frôleraient le scandale. Accusé de pratiques de gestion opaque des redevances minières, ce dernier serait impliqué dans des transactions douteuses et des abus de pouvoir qui soulèvent de plus en plus de questions sur la gouvernance locale et la gestion des ressources naturelles.
L’affaire a pris une ampleur internationale avec la vente de la coopérative minière Surur Mining, détenue par Dieudonné Surur, à un groupe d’investisseurs chinois pour la modique somme de 2 millions de dollars, dont 700 000 dollars, selon des sources concordantes, auraient été directement versés à des comptes étrangers. Ce qui était censé être une transaction transparente a, au contraire, suscité des interrogations sur les motivations et la légitimité de cette vente, sur fond de manipulation des ressources naturelles au profit d’acteurs étrangers. Si l’on en croit les informations rapportées par des témoins locaux, le Chef du Secteur Kibali n’aurait pas seulement conclu cette transaction en toute opacité, mais aurait également instauré un contrôle exclusif sur les activités minières locales, limitant l’accès aux jeunes du milieu et favorisant les investisseurs étrangers, notamment chinois. Selon plusieurs observateurs, ce système de “fermeture” des opportunités pour les exploitants artisanaux locaux contrevient aux principes du Code Minier, tout en laissant place à des violations graves des droits des travailleurs, ainsi qu’à des destructions environnementales irréparables.
Mais au-delà des transactions suspectes, c’est bien le climat social qu’il aurait contribué à déstabiliser qui alarme les observateurs. D’après des sources internes, Dieudonné Surur aurait mené une campagne de diffamation à l’encontre de Freddy Dunia, le leader de l’Association des Mineurs Artisanaux de Lualaba (AMALH). Accusé sans preuve d’être un agent des groupes armés Codeco et AFC/M23, Freddy Dunia aurait vu sa réputation entachée par cette accusation publique, utilisée comme prétexte pour inciter à des actes de violence, y compris des vandalisme contre son domicile et ses sites miniers. Dans cette dynamique, le Chef du Secteur Kibali aurait mis en place des liens stratégiques avec l’administrateur du territoire de Watsa, Magay Missa Dieudonné. Ensemble, ces deux hommes seraient accusés de manipuler les tensions sociales en opposant les travailleurs artisanaux aux investisseurs étrangers, tout en favorisant des pratiques qui, selon certains analystes, visent à monopoliser le secteur minier local pour servir des intérêts personnels et étrangers. Face à cette gestion controversée, l’association AMALH se distingue par son action sur le terrain. De nombreux témoins indiquent que l’organisation dirigée par Freddy Dunia a non seulement contribué à réduire le chômage et la délinquance chez les jeunes de Durba, mais elle s’est aussi engagée dans des actions sociales concrètes pour soutenir les communautés locales. Ce modèle de gestion participative et communautaire semble représenter une véritable menace pour Dieudonné Surur, dont les pratiques de gestion opaque pourraient perdre de leur influence si AMALH venait à prendre de l’ampleur. Les accusations à l’encontre de Surur ne se limitent pas à des irrégularités financières, mais révèlent un système plus vaste d’exploitation des ressources naturelles au profit d’intérêts étrangers, qui fragilise la stabilité sociale et économique de la région. La tendance à favoriser certains investisseurs, en particulier chinois, au détriment de la population locale, semble indiquer une manipulation systématique de l’économie minière du secteur de Kibali.
La situation actuelle dans le secteur minier de Kibali soulève des questions fondamentales sur la transparence et la gestion équitable des ressources naturelles. Les autorités congolaises, au niveau national et local, seraient invitées à une prise de conscience urgente afin d’éviter que des pratiques de gouvernance défaillantes ne deviennent la norme. Le cas de Dieudonné Surur n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des dérives potentielles dans un secteur minier où l’opacité et la corruption semblent jouer un rôle central. En fin de compte, si les accusations portées contre Dieudonné Surur s’avéraient fondées, il serait grand temps de revoir les mécanismes de régulation et de contrôle des ressources naturelles afin de garantir que ces richesses profitent avant tout aux populations locales, et non à des acteurs étrangers sans scrupules. Les autorités congolaises ont donc la responsabilité de préserver l’intégrité du secteur minier et de veiller à ce que de telles pratiques ne se reproduisent plus dans l’avenir.
Par kilalopress