Goma : Pétrole dans le Parc des Virunga , Défis environnementaux et sociaux au cœur du débat

À Goma, lors d’un dialogue social organisé par Congo Nouveau asbl ce jeudi 04 juillet 2024, Me Jovial Bakulu, membre éminent de l’ACEDH, a captivé l’audience en mettant en lumière les enjeux cruciaux entourant l’exploitation du pétrole dans le graben de la République Démocratique du Congo (RDC).

Me Jovial Bakulu a souligné les défis majeurs liés à l’exploitation des hydrocarbures, particulièrement dans les communautés locales et les écosystèmes fragiles. Il a plaidé pour une priorité absolue donnée à la “sauvegarde sociale et environnementale” avant toute décision d’exploitation pétrolière. De manière véhémente, il a exprimé son opposition ferme à l’exploitation des blocs 4 et 5 du Rift Albertin, situés dans le Parc national des Virunga au Nord-Kivu, déclarant que cela compromettrait gravement les intérêts environnementaux des générations actuelles et futures de la région.

“Nous ne sommes pas d’accord que le pétrole soit exploité au Nord-Kivu car les prérequis nécessaires n’ont pas été respectés, notamment la garantie des intérêts des communautés locales dans ce processus”, a-t-il déclaré. Il a également critiqué la gouvernance actuelle, soulignant que les bénéfices promis des ressources naturelles exploitées n’ont pas bénéficié aux conditions de vie déjà précaires des populations congolaises.

Me Bakulu a accusé le gouvernement de violer ses propres lois en autorisant l’exploitation pétrolière dans des aires protégées, citant la loi sur les hydrocarbures ainsi que la loi sur la conservation de la nature qui interdisent clairement de telles activités. Il a averti des conséquences désastreuses telles que les déplacements forcés des communautés locales, une situation déjà observée dans d’autres régions telles que le Delta du Niger et le district de Hoima en Ouganda.

Malgré le retrait antérieur de la société SOCO en 2013 suite à une pression internationale, le gouvernement congolais a récemment relancé le projet d’exploitation pétrolière dans les Virunga, suscitant une vive opposition de la part des communautés locales et des organisations de la société civile.

Les critiques de Me Bakulu rejoignent celles de nombreux experts environnementaux qui mettent en garde contre les impacts irréversibles sur la biodiversité et les modes de vie locaux. En outre, ils soulignent que le gouvernement risque de violer ses engagements internationaux en matière de conservation.

Cette controverse soulève des questions profondes sur la priorité accordée au développement économique par rapport à la préservation de l’environnement et au respect des droits des communautés indigènes. Alors que le débat continue de faire rage, il est crucial que les décideurs et la population réfléchissent sérieusement aux implications à long terme de leurs actions sur l’avenir du patrimoine naturel congolais et des communautés qui en dépendent.

La décision du gouvernement congolais concernant les Virunga ne sera pas seulement un test pour la politique environnementale de la RDC, mais aussi un révélateur de ses engagements envers la protection des droits humains et de la biodiversité.

La rédaction

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