Le 16 novembre 2024, la ville de Goma, dans la province du Nord Kivu, a vibré au rythme d’une caravane climatique marquée par la détermination et l’espoir.
Sous une pluie battante mais dans une atmosphère pleine d’énergie, des centaines de défenseurs de l’environnement, vêtus de t-shirts blancs symbolisant la pureté et la paix, ont envahi les rues de la ville. Tous unis dans un même cri : “Non au pétrole, oui à un avenir durable.” Les manifestants, enthousiastes et déterminés, ont défilé avec des pancartes frappantes telles que “Terre sans pétrole” et “Réparons le climat, réparons l’injustice”. À chaque coin de rue, la population, intriguée par cette mobilisation inédite, s’est arrêtée, a observé, et pour certains, a rejoint spontanément le mouvement. Loin d’être une simple protestation, cette caravane était un appel vibrant à l’action, un engagement clair et ferme contre les projets fossiles menaçant l’avenir de la région.
Le défilé a débuté sous une pluie battante, mais cela n’a en rien entamé l’enthousiasme des manifestants. Vêtus de blanc et portant des banderoles et des slogans percutants, ils ont scandé des chants de résistance, répétant des mots simples mais puissants : “Non et non au pétrole !”. La foule, bruyante mais disciplinée, a traversé les rues de Goma avec un objectif précis : faire entendre leur voix contre les projets d’exploitation fossile qui dévastent les écosystèmes locaux.
Les organisateurs, dont l’ACEDH, l’UCCND et Air et Moi RDC, ont veillé à ce que cette mobilisation ne soit pas seulement un cri de protestation, mais un appel à l’action concrète. La pluie n’a pas dissuadé les participants ; bien au contraire, elle a renforcé la solidarité parmi les manifestants, transformant chaque goutte en symbole de leur lutte pour la survie de la planète. Cette caravane, loin d’être une simple manifestation, était une véritable action militante, portée par une conviction commune : celle de changer la trajectoire de l’avenir climatique de leur région. Sous les bruyants chants et les slogans, une autre revendication centrale se faisait entendre : la protection des peuples autochtones et de leurs savoirs ancestraux. Ces derniers, gardiens traditionnels de la forêt du bassin du Congo, sont souvent les premières victimes des exploitations minières et pétrolières. “Les peuples autochtones sont les protecteurs naturels de notre environnement, et leurs savoirs ancestraux sont la clé de la préservation de la biodiversité”, a expliqué Me Olivier Ndoole, secrétaire exécutif de l’ACEDH.
Les manifestants, arborant des calicots sur lesquels on pouvait lire “Protégeons la forêt, protégeons les peuples autochtones”, ont dénoncé le mépris dont ces populations sont souvent victimes face à des projets énergétiques destructeurs. Les chants résonnaient dans les rues, exprimant un profond respect pour les pratiques ancestrales de gestion des ressources naturelles. Ces peuples, ont-ils rappelé, ont toujours été les premiers à protéger la nature, bien avant que le concept de changement climatique ne devienne une préoccupation mondiale. Au-delà de la simple protestation, la caravane de Goma a lancé un appel clair et direct au gouvernement congolais : soutenir et rejoindre l’initiative LEAD, un mouvement mondial qui plaide pour des politiques énergétiques renouvelables et durables. “Le monde doit prendre une décision historique : continuer à exploiter des énergies polluantes et détruire notre environnement ou investir dans des solutions alternatives qui protégeront nos enfants et leur avenir”, a déclaré Ndoole.
Les manifestants, visiblement déterminés, ont rappelé que la RDC, en tant que pays clé dans la préservation de la forêt du bassin du Congo, doit être à la tête de la lutte contre le changement climatique. La pluie n’a pas arrêté la marche, mais a renforcé le message : il est temps de dire non aux énergies fossiles et oui aux énergies renouvelables. “L’avenir de notre planète est entre nos mains, et il est crucial de rejoindre le mouvement mondial pour un monde plus vert”, ont répété les manifestants avec ferveur.
À Goma, les voix, portées par des chants de résistance et des pancartes frappantes des defenseurs et autres leaders climatiques, n’étaient pas simplement un cri de protestation, mais un appel à la justice climatique mondiale. Alors que la COP 29 se poursuit à Baku, les habitants de Goma rappellent aux dirigeants du monde entier que la Terre n’attend plus. Le moment est venu pour la RDC de choisir son camp : celui du pétrole ou celui de la préservation de notre planète. Ce mouvement, fort et déterminé, incarne l’espoir d’un monde meilleur – un monde sans pétrole.
Par kilalopress