Incendie à Bukavu : Crise sanitaire menace les sinistrés

Quatre jours après l’incendie dévastateur qui a réduit en cendres plus de 600 maisons et laissé environ 4 000 personnes sans abri au quartier Camp Zaïre à Bukavu, une crise sanitaire pointe le bout de son nez. Les victimes, qui ont trouvé refuge dans la concession de la coordination des écoles catholiques, sont confrontées à des problèmes d’hygiène alarmants.

La concession, appartenant à l’Église catholique, n’est pas adaptée pour accueillir autant de personnes. Sur place, les conditions sont déplorables. L’intimité des individus est bafouée, et les règles d’hygiène élémentaires ne sont pas respectées. Les enfants, particulièrement vulnérables, sont exposés à des risques sanitaires élevés en raison du manque de toilettes appropriées et d’eau potable.

Bernadette Fatuma, mère d’une famille de 3 enfants et victime croisée sur le site, raconte aux reporters de kilalopress le calvaire qu’elle traverse avec ses dépendants juste après avoir tout perdu le samedi 4 juin dernier :
” Bien-sûr j’avais tout perdu ce jour là. Au-delà des membres de ma famille et quelques Habits, j’ai tout perdus. Certains bienfaiteurs nous viennent en aide, mais l’autre problème majeur c’est les installations sanitaires. Ce chantier est encore en construction. Il y a pas où se soulager. Les enfants font les besoins un peu partout. Les adultes, Dieu seul sait. Avec le problème de choléra déjà déclaré dans la ville, nous craignons que nous ne soyons pas les prochaines victimes”

Même son de cloche pour un père de famille qui a gardé l’anonymat.

Pour me laver, je me réveille à 3h du matin pour aller à la source d’eau de Kadhuru. Après j’y puise un peu d’eau pour d’autres besoins mais malheureusement cette eau n’est pas propre pour la consommation. On a pas assez des moyens pour se payer de l’eau pure vendue dans des bouteilles. Certains voisins d’autres avenues nous aide avec l’eau mais c’est pas suffisant. Si nous passons 2 semaines dans cette allure, je suis sûr que les conséquences seront désastreuses”
Les installations hydrauliques ont été endommagées lors de l’incendie, aggravant la situation. Le choléra, déjà déclaré dans plusieurs zones de santé au Sud-Kivu, pourrait rapidement se propager parmi les sinistrés. Les témoignages des victimes, comme Bernadette Fatuma, mettent en lumière la détresse et la peur qui les animent face à cette situation précaire.

Les victimes appellent les autorités et les services compétents à les aider à surmonter cette crise, notamment en purifiant l’eau puisée à la source de Kaduru. L’incendie, dont l’origine reste incertaine, a causé des pertes considérables et plongé des milliers de personnes dans la misère. Les autorités doivent agir rapidement pour éviter que la catastrophe ne se transforme en épidémie.

Olivier Kitoga

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