Alors que la province du Nord-Kivu est secouée par les attaques en répétition des rebelles du M23, les hommes d’affaires et jeunes entrepreneurs ne lâchent pas et continuent d’élargir leurs réseaux économiques.
Abandonnées dans les champs, les fibres de bananiers sont désormais exploitées et utilisées pour fabriquer des extensions des cheveux 100% biodégradables. Dans la ville touristique de Goma, au Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), Serge Bashonga étudiant de l’Université de Conservation de la Nature et de Développement de Kasugho (UCNDK) et jeune entrepreneur en a fait son activité de routine.
Il a pour ambition de remplacer les mèches synthétiques et importées par une alternative locale 100% bio. Avec « Kivu Ecosolution SARL », Serge Bashonga a , depuis plusieurs mois conçu le projet. Avec ses premières productions, il a commencé à commercialiser des solutions écologiques dans cette partie de la RDC.
Son entreprise s’est notamment attelée dans la transformation des fibres des bananiers en extension de cheveux. Avec son projet « Malkiya Bio Haïr », l’entreprise a mis en valeur les fibres de tronc de bananier des agriculteurs de Kalehe, Masisi et Rutshuru. Selon Serge Bashonga, l’entreprise y a pensé non seulement pour des revenus supplémentaires mais aussi pour créer une nouvelle économie verte.
Les mèches et perruques produits par « Kivu Ecosolution » sont biodégradables et peuvent être réutilisées par la femme congolaise.

« Nous avons été inspiré par notre petite soeur qui faisait le commerce des perruques qu’elle fabriquait elle-même à partir des mèches synthétiques, et avec le temps son business grandissait étant donné qu’il y avait une forte demande, et à un moment en tant qu’ecologiste, j’étais gêné par la quantité des déchets qu’elle produisait dans son activité à la maison et qu’elle était obligé de brûler à tout moment. Celà avait pour conséquence l’émission de gaz à effet de serre. Je me rappelle aussi qu’à certains moments, on retrouvait des mèches même dans la nourriture ; et à ce moment-là que j’ai commencé à me poser des questions où vont des tonnes et des tonnes de cheveux synthétiques que les femmes enlèvent après utilisation ? Dans la nature bien sûr en polluant nos ressources en eau mais aussi en mettant en péril la fertilité du sol. J’étais un peu révolté et c’est comme celà que j’ai commencé avec mes collaborateurs à faire des recherches approfondie sur les fibres végétales et après essaies et recherche en laboratoire, nous étions parvenu à le faire à partir des fibres des bananiers », a expliqué Serge Bashonga, Directeur de Kivu Ecosolution SARL.
Et de poursuivre : « Malkiya Bio Haïr vient donc répondre à tous ces problèmes en proposant des extensions de cheveux respectueux de l’environnement, mais aussi non toxique à la santé des femmes. En plus, nos cheveux à base des fibres de bananiers sont résistants et permettent une flexibilité en termes de coiffage, de lavage, de traitement, et de lavage, de traitement, et de coloration peuvent être entretenu comme des cheveux naturels. L’idéal est d’utiliser nos cheveux biodégradables à base des fibres de bananiers, car au-delà même des avantages environnementaux et sanitaires, nous créons aussi une nouvelle source de revenu pour les agriculteurs, car nous achetons les troncs qui étaient jadis considérés comme déchets et contribuons ainsi à lutter contre la pauvreté en milieux rural », martel-t-il.
Le projet « Malkiya Bio Haïr » pour résoudre le problème des femmes congolaises ?
Malgré les habitudes de consommation des produits et services importés au Congo Kinshasa, les mèches et perruques de « Malkiya Bio Haïr » sont particulièrement appréciées par des jeunes filles et femmes de la République Démocratique du Congo’ la qualité, la disponibilité et le prix rendent ces produits viables sur le marché de vente.
Pour l’instant, la production des cheveux 100% bio dans la ville de Goma reste artisanale faute des moyens financiers. Serge Bashonga, responsable du projet appelle à un accompagnement pour sauver la nature. A l’en croire, les femmes congolaises devraient prioriser la production locale.
Serge Bashonga, pour la protection de l’environnement.
« Il nous faut vraiment un investissement pour augmenter notre capacité de production et passer de l’artisanat à l’industrie et nous lancer sur le marché. Chers congolais, les questions liées à l’écologie et à la protection de l’environnement sont d’une importance capitale pour la survie de l’humanité », a-t-il renchéri.
Pour rappel, avec ses immenses ressources naturelles, la République Démocratique du Congo reste parmi les poumons dans la protection de l’environnement. Avec le concept « pays solution », le Gouvernement congolais devrait accompagner des projets visant la réduction de gaz à effet de serre.
Magloire Tsongo, à Goma