RDC : Déforestation dans les Virunga , Une augmentation de 22 % en deux ans ravage l’écosystème

La République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une crise environnementale majeure dans la région des Virunga, où la déforestation s’est intensifiée de manière alarmante ces dernières années. Selon un rapport récent des Nations Unies, la perte annuelle de couverture forestière a augmenté de plus de 22 %, atteignant des chiffres préoccupants en 2021 et 2022, sous l’effet destructeur du conflit armé qui ravage la région.

Sous les pentes dénudées du volcan Nyiragongo, les effets dévastateurs du conflit sont visibles au quotidien. À Kibati, ville située dans l’est de la RDC et théâtre d’affrontements récurrents, des scènes de désolation se déroulent sous les yeux des habitants. Les commerçants marchandent du charbon de bois, produit direct de la déforestation exacerbée par le conflit. Jacques Muzayi, vendeur déplacé, témoigne : « Dans le camp, nous mourons de faim. Nous avons décidé de fabriquer du charbon de bois pour pouvoir nourrir nos enfants. »

La situation est critique dans les Virunga, autrefois un bastion de biodiversité où les derniers gorilles de montagne trouvent refuge. Bantu Lukambo, responsable d’une organisation environnementale locale, rappelle avec tristesse : « Il y avait autrefois une forêt ici. » Aujourd’hui, les terres sont dévastées, les arbres abattus pour le bois de chauffage et les planches, tandis que l’agriculture illégale prolifère sur les nouvelles terres dégagées.

Les données alarmantes de Global Forest Watch montrent que la déforestation a des répercussions dévastatrices sur l’écosystème des Virunga. Emmanuel de Merode, directeur du parc national, exprime sa préoccupation : « Le conflit a considérablement accéléré la déforestation. Toutes les pentes du Nyiragongo ont été complètement déboisées. »

En effet, les groupes armés exploitent les ressources naturelles à des fins lucratives, profitant du chaos et de l’absence de contrôle dans certaines zones. Christoph Lewis, un habitant de Kibati, souligne le lien direct entre la guerre et la destruction de l’environnement : « C’est la guerre qui pousse les gens à détruire l’environnement. »

Le parc des Virunga, patrimoine naturel mondial, est aujourd’hui menacé par cette combinaison dévastatrice de conflit armé et de déforestation. Les conséquences vont au-delà de la perte de biodiversité : elles touchent également les communautés locales qui dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance.

Face à cette crise, une action urgente est nécessaire pour protéger les Virunga et restaurer leur écosystème fragile. Les autorités congolaises et la communauté internationale doivent intensifier leurs efforts pour mettre fin au conflit et soutenir les initiatives de conservation environnementale. L’avenir des Virunga, et de ses habitants, dépend de la volonté politique et de l’engagement commun pour préserver ce trésor naturel unique en son genre.

La dégradation rapide des Virunga est un rappel poignant des défis complexes auxquels l’Afrique et le monde sont confrontés en matière de conservation environnementale et de maintien de la paix. L’heure est venue d’agir avec détermination pour éviter une catastrophe écologique irréversible et assurer un avenir durable pour cette région cruciale.

La Rédaction

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