Maniema : Moratoire de 2 Semaines sur les Taxes, mais les Inquiétudes Persistent pour l’Avenir Économique de la Province

Le 12 septembre 2024, le gouvernement provincial du Maniema, dirigé par Moussa Kabwankubi Moïse, a annoncé un moratoire de deux semaines pour les entités de traitement de minerais. Cette décision vise à permettre aux acteurs du secteur minier d’évacuer leurs stocks avant l’entrée en vigueur d’un nouvel arrêté sur les taxes conventionnelles. Alors que cette mesure semble offrir un répit temporaire, elle soulève des questions profondes sur la gestion économique et la transparence dans la province.

Le moratoire, qui court jusqu’au 26 septembre 2024, donne aux entités de traitement de minerais le temps de se conformer aux nouvelles taxes imposées. L’arrêté signé par le gouverneur Kabwankubi prévoit des prélèvements de 1 dollar américain par kilo de cassitérite et de 2.5 dollars pour l’or. Ce nouvel impôt pourrait générer des recettes significatives pour la province, avec une prévision de collecte d’au moins 1 million de dollars américains annuels dans le secteur pétrolier, en plus des taxes sur les produits miniers.

Cependant, cette annonce met en lumière des défis plus larges affectant l’économie provinciale. Le Maniema, riche en ressources mais marquée par des infrastructures défaillantes, est confronté à une crise économique exacerbée par un manque de transparence dans la gestion des fonds publics et des infrastructures insuffisantes pour soutenir le secteur agricole. madame Razani watuta , vit de l’agriculture à Kalima, chaques annee elles garde des sacs de riz et manioc qui pourrissent dans sa maison et exprime ici sa frustration : “La situation est désespérante. Nous n’avons pas de routes pour évacuer nos produits, regarde moi je manque du sel, d’habits de qualités et mes enfants sont mal nourris. tout ceci entraîne des pertes énormes dans mon activité . Le moratoire sur les minerais pourrait détourner l’attention des véritables besoins de notre province. Nous avons besoin d’infrastructures pour développer notre agriculture.”

Mineurs d’or artisanal près de Lubero, Nord Kivu, 2005. Photo: Radio Okapi

Le manque d’infrastructures adaptées et la gestion opaque des fonds publics aggravent la crise économique de la province. Alors que les nouvelles taxes pourraient théoriquement soutenir le développement, leur impact est souvent dilué par la mauvaise gestion et le manque de transparence. Pour Jean-Baptiste, entrepreneur local, souligne les problèmes de transparence : “Il y a un problème de transparence. Les fonds générés par les taxes ne sont pas visibles dans les infrastructures. Nous avons besoin de voir des résultats tangibles, comme des routes et des écoles, pour justifier ces taxes. Sinon, nous continuons de naviguer dans le brouillard.” Les défis économiques sont également exacerbés par les carences dans la gestion des fonds publics. La population souffre d’un manque de services essentiels, ce qui intensifie les tensions sociales. WABIWA Kasekwa, exprime ici ses inquiétudes : “La population souffre déjà du manque de services publics.

Le moratoire pourrait aggraver la situation si les fonds ne sont pas correctement gérés et investis dans des projets utiles. Nous devons voir des améliorations concrètes dans la vie des habitants.” Pour les entités de traitement de minerais, le moratoire est un soulagement temporaire mais soulève des préoccupations sur l’avenir. d’autres acteurs comme Emmanuel Ndalya, représentant d’une des entités de traitement de minerais dans wamaza, se montre prudent : “Bien que le moratoire nous donne du répit, nous sommes inquiets pour l’avenir. La mise en place des nouvelles taxes pourrait freiner notre activité si elle n’est pas accompagnée de mesures pour améliorer les conditions d’exploitation.”

Le moratoire accordé par le gouvernement provincial du Maniema représente un geste pragmatique face aux défis immédiats posés par l’arrêté sur les taxes conventionnelles. Cependant, il met en lumière des questions cruciales concernant la gestion économique et la transparence. Le Maniema doit faire face à des problèmes structurels significatifs, notamment le manque d’infrastructures et la gestion opaque des ressources. Pour surmonter cette crise, une réforme en profondeur et une gestion plus transparente des fonds sont impératives. Les mois à venir seront déterminants pour évaluer si la province pourra transformer les recettes fiscales en investissements significatifs pour son développement durable.

Kilalopress

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