Kinshasa : montée des tensions politiques entre militants, violences et paralysie de la capitale

Kinshasa, 16 septembre 2023 – Une journée sous tension, marquée par des heurts violents entre partisans de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), a plongé la capitale congolaise dans une atmosphère de chaos et de peur.

La commune de Limete, notamment autour du petit boulevard de la 14ème rue, a été le théâtre de violents accrochages qui ont paralysé les activités socioéconomiques pendant quelques heures. Des transports en commun immobilisés, des commerces fermés en urgence, des étudiants et des passants pris au piège : limete a vécu une escalade de violences inacceptable à trois mois d’un scrutin présidentiel déjà sous tension.

Selon plusieurs témoins recueillis par les reporters du média KilaloPress, les échauffourées ont fait de nombreux blessés, tant parmi les militants que les civils. Parmi les victimes, Kazadi Hervé Kabwika aurait été violemment battu, selon des témoignages recueillis sur place. Un autre, Mbuta Molongi, vendeur de cartes de recharge téléphonique, a vu sa marchandise entièrement détruite au milieu des affrontements.

Les temoins sur place accusent les jeunes affiliés à l’UDPS d’avoir declenchés les attaques, jetant des projectiles sur toute personne arborant des insignes du parti autres que cels de l’UDPS. Ces violences, affirment-ils, sont devenues quasi systématiques dans certaines zones de Kinshasa, en particulier à Limete, fief traditionnel de l’UDPS. Dans un climat politique déjà surchauffé depuis le lancement officiel du compte à rebours électoral le 9 septembre dernier, les violences de ce 16 septembre viennent s’ajouter à une série d’affrontements similaires observés ces dernières semaines. Alors que la présidentielle à un tour est prévue pour le 20 décembre, en même temps que les législatives nationales, provinciales et locales, la population redoute une montée incontrôlée des tensions partisanes.

Interrogée sur ces incidents, l’un des dirigeant communal de l’UDPS a tenté de se dédouaner, affirmant que ces violences étaient le fait de « jeunes incontrôlés », agissant sans l’aval du parti. Une réponse qui n’a pas calmé les critiques, tant dans la société civile que chez les observateurs politiques. L’intervention des forces de l’ordre, notamment des policiers et militaires de la Garde Républicaine, a permis de restaurer un calme précaire en dispersant les fauteurs de troubles. Toutefois, pour nombre d’habitants de la capitale, cette réaction est arrivée trop tard. La répétition des affrontements entre militants met en lumière une inquiétante fragilité du débat démocratique en République Démocratique du Congo. En l’absence de sanctions claires ou de mesures de désescalade, la rue semble être devenue le champ de bataille préféré de certains jeunes instrumentalisés par les camps politiques rivaux.

À trois mois d’échéances électorales cruciales pour l’avenir du pays, l’appel à la responsabilité est plus urgent que jamais. La Commission électorale, les autorités sécuritaires et les leaders politiques eux-mêmes doivent agir pour éviter que le processus électoral ne soit terni par des violences meurtrières et une montée dangereuse de l’intolérance politique.

Par kilalopress

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