Tshikapa, Kasaï – La flambée des prix des denrées alimentaires, notamment du maïs et du manioc, inquiète les habitants de Tshikapa et des localités environnantes. En une semaine, le prix du seau de maïs a bondi de 15 000 FC à 30 000 FC, un phénomène qui suscite des craintes croissantes parmi les ménages déjà fragilisés.
La situation est particulièrement préoccupante à Tshikapa, où les prix varient considérablement d’un marché à l’autre. Au sein de la commune de Mbumba, le seau de maïs se négocie entre 22 000 et 23 000 FC, tandis qu’à Dibumba, il atteint des prix similaires, entre 22 000 et 24 000 FC. Au centre-ville, les tarifs s’envolent jusqu’à 27 000 FC. À Kamako, localité frontalière avec l’Angola, le prix grimpe même à 30 000 FC, exacerbant les difficultés pour les consommateurs.
Cette hausse est attribuée à plusieurs facteurs. D’une part, la rareté des produits de première nécessité est liée à l’état dégradé des routes qui desservent les zones agricoles. D’autre part, la forte demande en provenance de Kinshasa, couplée à une faible production locale, aggrave la situation. Selon le chef de service de la quarantaine animale et végétale de Kamako, ces éléments sont à l’origine de cette inflation. Face à ces défis économiques, certains ménages n’hésitent plus à emprunter des voies illégales pour migrer vers l’Angola, espérant y trouver de meilleures conditions de vie.
À Ilebo, dans le secteur de Sud-Banga, la situation n’est guère meilleure. Le secrétaire administratif intérimaire, Benjamin Mbombo, a tiré la sonnette d’alarme sur la rareté des vivres, blâmant les commerçants ambulants pour cette crise qui menace de plonger la population dans une période de vache maigre. Dans ce contexte incertain, les ménages du Kasaï sont confrontés à des choix difficiles. La hausse des prix, couplée à l’instabilité des approvisionnements, pourrait avoir des conséquences durables sur la sécurité alimentaire dans la région. La vigilance et l’action rapide des autorités sont essentielles pour endiguer cette crise et protéger les populations vulnérables.
Par Emmanuel Tshingambu