L’insécurité qui se vit dans la région de Beni, au Nord-Kivu, a un impact négatif sur le tissu économique de cette partie de la RDC. Des capitaux se perdent et une grande main d’œuvre est forcée au chômage suite à cette situation, alors que la politique d’emploi en République Démocratique du Congo n’offre pas beaucoup de chances aux jeunes d’y accéder.
Certaines tentent cependant d’initier des petites unités de production mais méritent encadrement et motivation. Le chef de la division provinciale de la jeunesse du Nord-Kivu, se dit très ému par le degré de résilience des jeunes de Beni. Il l’a dit jeudi 06 juillet 23 après une visite guidée dans plusieurs sites de productions économiques initiés par les jeunes entrepreneurs.
Pendant que les seigneurs de guerre enrôlent régulièrement les jeunes dans leurs rangs, il est temps de songer à transformer la jeunesse à des seigneurs créateurs d’emplois, des seigneurs producteurs et seigneurs transformateurs de l’homme, pour lutter contre l’insécurité dans la région de Beni par une image positive a-t-il pensé.
“Nous venons de visiter la synergie pour la santé et le développement holistique, SSDH, nous sommes encore une fois impressionnés de constater qu’il y encore des jeunes qui contrairement à ceux qui nous qualifient de violents mais au contraire d’autres sont en train d’entreprendre dans tous les domaines. Ici nous sommes par exemple dans le domaine muscicole et dans ce secteur on est en train de nous produire du champignon de bonne qualité et en moindre coût. Et le résultat de ce travail encadre et la jeunesse et la population au sein de la communauté et donne des revenus à cette même communauté. C’est un motif d’encouragement qui nous amène à faire des projections dans l’avenir pour que dans l’avenir proche nous puissions mobiliser les moyens afin de permettre une structure une entreprise comme celle-ci d’encadrer plus des jeunes, d’étendre leurs activités à plus des jeunes au fait de les mettre à l’abri des sollicitations des seigneurs de guerre. Donc, nous voulons avoir des seigneurs producteurs, des seigneurs transformateurs de l’homme, des seigneurs créateurs des revenus“, s’est-il exprimé.
Il pense que cette perception négative collée à la peau de la jeunesse par les services de sécurité et autres personnalités politiques du pays et d’ailleurs doit être transformée. Guy Kiriba a demandé aux jeunes entrepreneurs de lui présenter leurs business plan et note conceptuelle pour lui permettre de renforcer le plaidoyer dans des instances afin de promouvoir l’entrepreneuriat dans la région de Beni.
Pour le parlement des jeunes (P.J), la visite du chef de Division provinciale dans plusieurs initiatives des jeunes est à capitalisée.
“Nous l’avons fait visiter le champ de production agricole de l’entreprise Mukas Business, où il a vu la plantation de maïs, la plantation du soja et où la main d’œuvre nombreuse est payée 4$ par jour ; il a visité l’entreprise SSDH (Synergie pour la Santé et le Développement Holistique) spécialisée dans la musciculture pour la production des champignons biologiques, qui contribue à l’amélioration de la santé des enfants et des personnes de troisième âge et de l’économie des ménages ; il a visité l’entreprise dénommée Jeunes Eleveurs des Bétails (J.E.B), qui a sept sites de production de lapins, des poules, des cobailles, des porcs, etc ; il a visité l’entreprise Amina water qui extrait de l’eau minérale et l’embouteille.Ce que nous attendons de sa visite, c’est le plaidoyer en faveur de ces jeunes entrepreneurs“, déclare Samuel Don Sekanabo, président du parlement des Jeunes RDC en ville de Beni.
Ces entreprises persistent encore mais sont obligées de réduire un certain nombre de service parce que la législation du pays ne leur permet pas d’exploiter le maximum de leurs productions.
Nombreuses ont commencé et ont fermé les portes à cause de la tracasserie fiscale, au-delà de l’insécurité, un grand défis pour la promotion de l’entrepreneuriat a regretté cet activiste des jeunes.
“Les initiatives économiques des jeunes sont Confrontées à des multiples taxes, les taxateurs en grand nombre arrivent et étouffent les entrepreneurs, on ne sait pas quelle taxe il faut payer selon tel ou tel autre domaine d’intervention. Par exemple, quelqu’un qui est dans le numérique, vous verrez ceux du tourisme, de l’environnement et autres venir lui faire payer une taxe avec menace, on ne sait pas à qui profite ces taxes parce que sont peu de jeunes entrepreneurs qui peuvent d’un emprunt à la banque. Nous demandons au service d’assiette de rendre disponible le tarif et de le numériser. Du point de vue sécuritaire, les entrepreneurs du domaine agricole ne savent plus atteindre leurs champs à cause de l’insécurité et à des endroits qui semblent se stabiliser, les services de sécurité ont érigé des barrières où on paie ; ceux qui se concentrent dans le transport des biens sur les artères principales, ont eu des yeux pour voir comment leurs engins sont en train d’être calcinés par les hors-la-loi porteurs d’armes, c’est autant de difficultés que nous traversons (…), a-t-il dénoncé.
Peace OLIVIER
