Table ronde sur l’Etat de Siège au Nord-Kivu et Ituri : deux ans d’essai-erreur, l’opinion se divise

Du Lundi 14 au Mercredi 16 aout 2023, Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, accueille les travaux de la table ronde sur l’État de siège. Deux jours durant les représentants du gouvernement, le parlement et les couches sociales discutent autour de l’avenir de cette mesure décrétée depuis mai 2021.

Plus de deux ans, les provinces du Nord-Kivu et Ituri, ont été placées sous ce régime spécial pour des raisons sécuritaires. Lors de ces travaux, les participants évaluent ce régime constitutionnel de 30 jours renouvelables tous les 15 jours par un vote du parlement. Les projecteurs tournés sur cette région particulière du pays, font dorénavant un phare de plus lumineux que jamais auparavant.

Par exemple au Nord-Kivu, trois territoires se sont enfoncés sous l’occupation de l’un des Mouvements rebelles réputés « terroriste» par le Gouvernement de Kinshasa, le M23, supplétif à l’Armée rwandaise. Il y a également cette menace ADF combattue par des opérations conjointes entre l’armée congolaise et Ougandaise dans le territoire de Beni et une partie de l’Ituri.

Au Nord-Kivu, l’opinion reste divisée sur le résultat attendu à l’issue de ces travaux.Méditant sur l’issue de ce régime spécial, certains acteurs politiques estiment qu’il fallait le requalifier, d’autres le muer en Etat d’Urgence, une autre frange pense plutôt que ces assises ne sont qu’une perte de temps, et que l’autorité devrait se tourner vers un véritable problème la restauration de la paix. Une dernière partie d’opinion, fustige une forme d’exclusion d’acteurs.

Dans un communiqué, le Comité Laïc de coordination dans le Diocèse de Goma renforce sa demande de voir être levée l’Etat de siège pour 5 différentes raisons. Il s’agit notamment de l’occupation de trois territoire par les M23/RDF, causant ainsi le déplacement des milliers des citoyens. Cette structure cite une confusion totale dans la chaine de commandement des opérations militaires, la surmilitarisation de la Zone avec plus de 3 forces des troupes invitées sur le sol congolais dans le même cadre et des grave violation des droits de l’homme et la montée en flèche des cas de spoliation des terrains de l’Etat. Pour ce faire, le laïcat catholique à Goma, propose la levée de l’Etat de siège pour une offensive sans repos afin de neutraliser l’ennemi de la paix.

Une réaction contraire à celle des Laïc.

La priorité n’est pas de mettre fin ou de maintenir l’Etat de siège déclare un acteur dans le Territoire de Rutshuru, estimant que l’urgence serait de mettre fin à la guerre sans merci à l’Est du pays. Aimé Mbusa Mukanda, pense par ailleurs que la Table ronde qui se tient à Kinshasa est une manœuvre politique.

Dans ce même chapitre, le Collectif des Associations membres de la Société civile du Congo, dénonce pour sa part dans un communiqué de presse, ce dimanche l’exclusion délibérée de certains acteurs de la Société Civile et les Défenseurs des droits humains qui ont l’encrage dans la province pourtant reconnu à chaque niveau de leur mérite dans ce secteur. Ce collectif déplore en même temps l’exclusion des représentants communautaires dans leurs diversités et surtout la mise à l’écart de ceux-là qui ont des opinions contraires aux tendances tribalo-ethniques avant d’ appeller le Gouvernement Congolais à inclure tout le monde et de créer un environnement pour que l’opinion de chaque partie soit entendue.

Déroulement des travaux au premier jour.

A l’ouverture, Félix Antoine Tshisekedi qui n’a nullement présenté l’intention et sa position claire sur cette mesure exceptionnelle laisse le champ libre aux partie prenante pour la décision de l’avenir de l’État de siège qu’il avait décrété plus de deux ans écoulées.

“On vu des préoccupations soulevées par les populations du Nord-Kivu et de ituri je donc relevé la nécessité de procéder à une évaluation solennelle de l’état de siège sous la forme d’une table ronde exclusive enfin de réfléchir et d’envisager ensemble les bases d’une orientation optimale tout en préservant des acquis générés par cette mesure exceptionnelle” a-t-il déclaré avant d’ajouter :

Je vous exhorte donc cher participants dans un esprit d’unité de cohésion et de tolérance mutuelle a consacré ce trois journées au développement d’une réflexion approfondie sur l’état de siège et de sa gouvernance actuelle. Un exercice qui va dans le sens d’une orientation concertée en vu de pacifier les provinces de l’ituri et Nord-Kivu”.

Dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, l’état de siège a été décrété depuis le 03 Mai 2021.Plus d’une fois le gouvernement a mené des Missions de l’évaluation dans ce deux provinces. Au stade actuel trois alternatives sont mises en exergue. Il s’agit notamment du maintien, la requalification ou encore la levée de l’état de siège décrié d’un côté par plus d’une personne mais aussi apprécié par les autres.

Flavien MUHIMA

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