La recrudescence de l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC) met en lumière l’urgence d’une riposte sanitaire coordonnée. Le 5 septembre 2025, à Kinshasa, le Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, Dr. Samuel Roger Kamba, a présidé une réunion de coordination stratégique avec les partenaires techniques et financiers. L’objectif principal était de dresser l’état des lieux de la situation épidémiologique et de convenir d’un plan commun de riposte face à l’épidémie.
Selon les dernières données communiquées par le ministère, 32 cas ont été enregistrés dans la zone de santé, dont 15 décès, chiffre alarmant qui illustre la gravité de la situation. Le ministère a présenté un plan de préparation et de riposte estimé à 45 millions USD, incluant plusieurs axes opérationnels, comme la coordination multisectorielle avec les ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture, de l’Environnement, de la Pêche et des Transports.
Cependant, plusieurs observateurs et analystes en RDC notent que le rôle du ministère de l’Environnement reste flou dans le plan officiel. Selon eux, Ebola étant une zoonose, une maladie transmise des animaux aux humains, notamment par les chauves-souris et certains primates, la prévention ne peut se limiter à la seule intervention médicale. Ces experts soulignent que la perturbation des écosystèmes, la déforestation et l’exploitation intensive de la faune augmentent le risque de transmission.
Des analystes environnementaux rappellent qu’une stratégie efficace doit inclure la surveillance des animaux réservoirs du virus, afin d’identifier rapidement les zones à risque. Sans ce volet, les interventions médicales restent réactives et limitées à la prise en charge des cas humains, ce qui pourrait favoriser de nouvelles flambées. D’autres spécialistes insistent également sur la nécessité de protéger les habitats naturels et de sensibiliser les populations locales aux interactions à risque avec la faune sauvage, soulignant que la prévention passe par la préservation des écosystèmes autant que par les soins aux malades.

Par ailleurs, certains analystes critiquent le manque de détails sur la coordination multisectorielle. Selon eux, santé publique et environnement doivent collaborer concrètement, en combinant suivi scientifique de la faune, protection des habitats et sensibilisation des communautés vivant à proximité des forêts. Sans cette approche intégrée, la lutte contre Ebola reste partielle et vulnérable à de nouvelles flambées.
Des observateurs s’interrogent également sur la répartition budgétaire du plan de 45 millions USD, qui n’indique pas clairement la part dédiée aux mesures environnementales. La RDC a déjà connu plusieurs flambées d’Ebola liées à des contacts avec la faune sauvage, rappelant que la prévention environnementale est un volet essentiel pour limiter la transmission du virus à sa source.
Selon ces analystes, une stratégie intégrée, combinant surveillance des réservoirs animaux, protection des habitats et sensibilisation des populations, est cruciale pour prévenir de nouvelles flambées. Santé publique et environnement doivent agir main dans la main : sans cette transversalité, chaque épidémie restera un avertissement que le pays n’aura pas pleinement entendu.
Par kilalopress