Beni : Un pas en avant, mille pas en arrière – La récupération des bastions ADF par les FARDC et la découverte macabre

Dans la lutte contre le terrorisme, le progrès est souvent mesuré en terme de territoires récupérés et de bastions démantelés. Dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont récemment récupéré deux importants bastions des terroristes de l’Allied Democratic Forces (ADF). Mais est-ce vraiment une victoire ?

La Récupération des Bastions : Une victoire en demi-teinte.

Les bastions récupérés, Apetina et Kengele, étaient des points stratégiques pour les ADF, servant de bases pour lancer des attaques contre la population. Leur récupération par les FARDC est incontestablement une avancée significative dans la lutte contre le terrorisme. Cependant, la victoire est ternie par la découverte macabre qui a suivi.

La Découverte des Ossements : Un rappel déchirant de la réalité.

Des ossements de 13 civils, tués par les terroristes et jetés dans la rivière Kathikambundu, ont été découverts par les FARDC. Ces restes ont été enterrés avec dignité par des jeunes de la cité d’Oïcha, en présence de l’administrateur du territoire de Beni et des autorités politico-coutumières. Mais cette découverte est un rappel brutal du coût humain de la lutte contre le terrorisme.

Une Stratégie Contre-Courant : L’importance de la Prévention.

La récupération des bastions et la découverte des ossements mettent en évidence un problème fondamental : la stratégie actuelle est réactive plutôt que préventive. Il est temps de changer de cap. Les FARDC doivent mettre l’accent sur la prévention, en renforçant la sécurité des zones vulnérables et en s’attaquant aux causes profondes du terrorisme, telles que la pauvreté et le chômage.

La récupération des bastions est une victoire, mais une victoire qui arrive trop tard pour les 13 civils dont les ossements ont été découverts. C’est un rappel déchirant que la victoire dans la lutte contre le terrorisme ne doit pas seulement être mesurée en termes de territoires récupérés, mais aussi en termes de vies sauvées. Il est temps pour les FARDC de repenser leur stratégie et de passer à une approche préventive.

Ainsi, Beni se trouve à un carrefour : entre la célébration d’une victoire et le deuil d’une perte. La récupération des bastions n’est pas une fin en soi, mais plutôt une étape vers un objectif plus grand : un avenir sans terrorisme. Et pour y arriver, nous devons changer notre façon de lutter. Car comme l’a si bien dit Sun Tzu, “la suprême excellence consiste à briser la résistance de l’ennemi sans combattre”.

Redaction

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