La diplomatie de la nature à la COP16; L’urgence de l’action face à l’épuisement des ressources naturelles

La scène internationale s’est une nouvelle fois animée au cours de la COP16, à Rome, alors que le débat sur la gestion des ressources naturelles et la finance pour la biodiversité s’intensifie. Les forêts brûlent et les rivières agonisent, comme l’a souligné la Bolivie, une image poignante qui résume la gravité de la situation actuelle. Cette déclaration reflète l’état de l’impasse dans les discussions sur le texte financier qui, selon les experts, semble aussi désorganisé qu’un tiroir de chaussettes mal trié. En effet, le processus de création d’un « compte bancaire pour la biodiversité » semble si complexe qu’il pourrait bien falloir attendre jusqu’en 2030 pour que les pays parviennent à une conclusion.

Des voix se sont élevées, notamment celles de la République Démocratique du Congo (RDC), de la Bolivie et du Nigéria, appelant à un calendrier plus court et plus clair pour concrétiser cette initiative. Pourtant, ce sont l’Union Européenne et la Norvège qui restent les plus réticents à céder, alors que les négociations reprennent ce matin, dans un climat de tension palpable.

L’un des points les plus controversés demeure la gestion du futur « compte bancaire pour la biodiversité ». Qui en sera responsable ? Où cet argent sera-t-il placé ? La RDC, le Brésil et d’autres nations se battent pour définir le lieu et la gouvernance de ce fonds destiné à protéger la biodiversité mondiale. Ce débat, qui oppose des intérêts nationaux et internationaux, est essentiel pour comprendre comment les pays envisagent d’allouer les ressources nécessaires à la préservation de la nature.

En parallèle, une autre question centrale reste sans réponse : qui devra contribuer à ce fonds et comment atteindre l’objectif ambitieux de 200 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour financer la biodiversité ? Cette somme représente un défi colossal, nécessitant l’implication active des gouvernements, des ministres des Finances et de l’Environnement. Mais le chemin vers cet objectif semble encore semé d’embûches.

Derrière cette somme impressionnante se cache une véritable stratégie de financement pour la biodiversité. Depuis la signature des objectifs de la biodiversité en 2022, les financements privés ont explosé, et plus de 400 institutions financières ont commencé à divulguer l’impact de leurs investissements sur la nature. Le géant BlackRock a même annoncé qu’il souhaiterait connaître l’approche des entreprises concernant la biodiversité avant d’investir.

Le rôle de la finance privée est désormais primordial, mais il ne suffira pas. La mise en place d’un plan concret pour atteindre les 200 milliards de dollars est la clé pour accélérer cette transition vers un financement durable. Ce n’est pas une question de charité, mais d’autoprotection. En effet, l’impact de la déforestation de la vallée du Congo, par exemple, a des répercussions directes sur le climat et l’agriculture en Afrique de l’Est, menaçant ainsi les chaînes d’approvisionnement mondiales.

Au-delà des enjeux financiers, c’est aussi une question de réputation qui se joue. Les gouvernements savent qu’ils ne peuvent pas rester à l’écart des engagements mondiaux, surtout quand la communauté internationale avance. L’absence de mesures concrètes pourrait avoir des conséquences bien au-delà des négociations sur le climat, affectant les relations commerciales et diplomatiques à l’échelle mondiale.

Dans ce contexte, l’adhésion à un plan de financement solide, avec des rapports clairs sur la provenance des fonds et leur impact sur les communautés locales et indigènes, devient non seulement nécessaire, mais aussi inévitable.

Alors que la COP16 approche de son terme, certains pays, comme le Royaume-Uni, sont pointés du doigt pour leur lenteur. Le pays n’a pas respecté les délais pour son plan d’action sur la biodiversité, en raison de délais excessifs pour valider des mesures qui, au fond, manquent de substance. Cette inaction est particulièrement décevante à une époque où l’urgence climatique exige des réponses immédiates et concrètes.

À mesure que les discussions se poursuivent à la COP16, l’heure est à l’action. L’objectif de 200 milliards de dollars est ambitieux, mais réalisable si les grandes puissances acceptent de faire des compromis. Pour la RDC et d’autres pays, il est plus urgent que jamais de faire entendre leur voix dans cette bataille pour la biodiversité, car la survie de leurs écosystèmes et de leurs populations en dépend. La question est désormais de savoir si les dirigeants mondiaux sauront surmonter leurs divergences pour prendre des décisions qui auront un impact réel sur la préservation de la nature.

Les forêts brûlent, les rivières agonisent, et le monde attend une réponse à la hauteur des défis qui se dressent devant nous.

Par kilalopress

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