Depuis plus de deux semaines, le territoire d’Isangi, situé en province de la Tshopo, fait face à une crue catastrophique des rivières Congo et Lomami. Ces inondations ont déjà touché plus de 3 200 ménages, et des dizaines de villages sont complètement submergés. La situation devient de plus en plus insoutenable pour les habitants, avec des conséquences dramatiques sur leur quotidien, l’accès aux soins, à l’éducation et à l’alimentation.
Selon des sources sur place, la montée des eaux a mis de nombreuses familles dans une situation précaire. “Des familles passent la nuit à la belle étoile, faute de logement”. En plus des pertes matérielles, la vie quotidienne des villageois est complètement perturbée. Des milliers de personnes se retrouvent sans abri, et l’accès à la nourriture et aux services essentiels devient de plus en plus difficile.
Les secteurs de la santé et de l’éducation sont particulièrement frappés. Une dizaine d’écoles primaires sont fermées, et beaucoup de parents hésitent à envoyer leurs enfants à l’école, par crainte de noyades. “La plupart des écoliers doivent emprunter de petites pirogues pour atteindre leurs écoles, ce qui rend leur trajet extrêmement dangereux”, explique Bolekelaka. Les inondations ne se contentent pas de paralyser les infrastructures, elles touchent également l’économie locale. Les routes agricoles, vitales pour l’acheminement des produits champêtres, sont envahies par les eaux, rendant l’accès aux champs quasiment impossible. Plus de 20 champs ont été submergés, ce qui a provoqué une pénurie de produits alimentaires. En conséquence, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de manière vertigineuse, exacerbant la précarité des habitants. Trois centres de santé sont également menacés par les inondations, compliquant l’accès aux soins médicaux. En plus des maladies liées aux eaux stagnantes, plusieurs habitants souffrent déjà de maladies d’origine hydrique, comme la dysenterie et le choléra.
Face à cette situation, la société civile d’Isangi lance un appel pressant aux autorités et à la communauté internationale pour une assistance immédiate. “Nous demandons la construction de sites temporaires d’accueil pour les sinistrés, ainsi qu’une aide d’urgence pour les familles dévastées”, insiste Bolekelaka. Le manque de soutien de l’État et l’absence de mesures concrètes aggravent la souffrance des populations déjà vulnérables.
Les inondations à Isangi sont un rappel brutal des défis climatiques auxquels la République Démocratique du Congo est confrontée. Le fleuve Congo et la rivière Lomami, en crue, ne sont pas qu’une menace environnementale. Ils sont devenus un défi humain et politique qui nécessite une prise de décision rapide et une solidarité internationale pour éviter une tragédie à plus grande échelle.
Par kilalopress