Le lundi 12 juin 2023, une journée ville morte a été observée à Baraka, dans la province du Sud-Kivu, suite à l’appel lancé par les sociétés civiles et la Fédération des Entreprises du Congo (FEC). L’objectif de cette mobilisation était d’exiger le retrait des 12 officiers de police judiciaire (OPJ) civils, jugés incompétents et accusés de tracasseries et d’extorsion envers la population locale.
Les rues de Baraka étaient désertes, les commerces et la circulation routière paralysés, témoignant de l’ampleur de la mobilisation. Des barricades ont été érigées sur les points chauds de la ville, et quelques débordements ont été signalés, mais la Police Nationale Congolaise est intervenue pour disperser les jeunes manifestants.
Selon Albert Etúnda Maisha, président de la société civile forces vives à Baraka, les 12 OPJ incriminés ne respectent pas les textes légaux relatifs à leur fonction. En effet, ces OPJ civils ne sont pas policiers, alors que, selon la loi, tout OPJ doit être policier. De plus, les manifestants demandent l’annulation de 8 antennes de parquet qui ont été érigées dans la région, notamment à Mboko, Nyange, Makobola, Lulimba et Kilembwa.
Maître Santos Kitandala, défenseur judiciaire, souligne également les problèmes liés à l’installation du parquet de Fizi à Baraka, alors que son siège est censé se trouver à Fizi centre. Selon lui, le procureur devrait être un exemple et orienter l’action du ministère public, mais il s’embourbe dans ces problèmes.
La journée ville morte a touché l’ensemble du territoire de Fizi et la ville de Baraka, sans qu’aucun incident majeur ne soit enregistré. La mobilisation des sociétés civiles et de la FEC témoigne de l’exaspération de la population face à l’incompétence des OPJ et aux dysfonctionnements du système judiciaire dans la région. Reste à voir si les autorités compétentes prendront les mesures nécessaires pour répondre aux revendications des manifestants.
Dergina kashindi Anzuruni
