Sud-Kivu : Un Espoir pour l’Eau Potable avec le Projet Pungwe, mais à quel Coût ?

Depuis plusieurs années, les habitants du territoire de Kabare et de la ville de Bukavu, au Sud-Kivu, souffrent d’une pénurie chronique d’eau potable. Face à cette crise qui impacte quotidiennement des milliers de foyers, le projet de captage d’eau à partir de la rivière Pungwe apparaît comme une lueur d’espoir. Annoncé par le Ministre des Mines, de l’Énergie et des Ressources Hydrauliques, Monsieur Bitijula Mahimba Martin, ce projet a pour ambition de fournir une solution durable à une situation devenue insoutenable.

Lors de son entretien du 10 septembre 2024 avec Ignace Ilunga Kabulo, directeur régional de la REGIDESO, le ministre a réaffirmé l’engagement du gouvernement provincial à collaborer étroitement avec la société d’État pour assurer la bonne exécution des travaux. Selon lui, ce projet n’est pas seulement une nécessité technique, mais une urgence de santé publique. L’absence d’eau potable, couplée à des infrastructures vétustes, expose la population à des risques sanitaires majeurs, comme la prolifération de maladies hydriques.

Cependant, derrière l’enthousiasme des annonces officielles, certaines questions restent sans réponse. Pourquoi cette pénurie d’eau, qui dure depuis plusieurs années, n’a-t-elle pas été résolue plus tôt ? L’un des principaux facteurs est la vétusté des infrastructures hydrauliques dans la région. La ville de Bukavu, en pleine croissance démographique, n’a pas vu son réseau de distribution évoluer au même rythme. Le manque d’investissement dans le secteur de l’eau, aggravé par des crises politiques et économiques, a exacerbé une situation déjà critique. Les habitants, particulièrement les femmes et les enfants, sont les premières victimes de cette pénurie. Contraints de parcourir de longues distances pour accéder à de l’eau, ils s’exposent à des dangers et perdent un temps précieux qui pourrait être consacré à l’éducation ou à d’autres activités économiques. Les maladies liées à la consommation d’eau insalubre, comme la diarrhée et le choléra, se multiplient, augmentant la pression sur un système de santé déjà fragile.

Si le projet Pungwe apporte de l’espoir, son succès dépendra en grande partie de la rigueur de sa mise en œuvre. Des appels d’offres ont été lancés pour sélectionner les entreprises capables de mener à bien les travaux de captage et de distribution. Mais des questions persistent : combien de temps faudra-t-il avant que les infrastructures soient opérationnelles ? Les fonds alloués seront-ils utilisés de manière transparente et efficace ? Le projet Pungwe représente une opportunité unique de résoudre la crise de l’eau dans le Sud-Kivu. Toutefois, il ne pourra réussir que si les autorités locales et la REGIDESO parviennent à surmonter les défis techniques, logistiques et financiers qui ont, jusqu’à présent, paralysé le secteur de l’eau. Il est impératif que ce projet soit mené à bien, non seulement pour améliorer les conditions de vie des habitants de Kabare et Bukavu, mais aussi pour restaurer la confiance d’une population épuisée par des années de promesses non tenues.

kilalopress

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