La présence de fleurs évoque instantanément des images de couleurs vives, de parfums envoûtants et de beauté naturelle. Cependant, derrière cette esthétique enchanteresse se cachent des défis environnementaux significatifs, comme révélé par une récente étude sur l’industrie floristique en République Démocratique du Congo (RDC).
Actuellement, une grande partie des fleurs consommées dans le pays sont importées, provenant principalement de serres utilisant des pesticides, des engrais chimiques et une quantité considérable d’eau. Ces méthodes intensives de production contribuent à une empreinte carbone élevée et à des pressions sur les ressources en eau locales, exacerbant ainsi les problèmes environnementaux.

Historiquement, la RDC a été capable de cultiver ses propres fleurs, notamment dans la région montagneuse du Sud-Kivu, tel que l’exemple du groupement de Kamisimbi. Les fleurs étaient alors produites localement pour approvisionner Bukavu, Kinshasa et même être exportées vers l’Europe, avec une utilisation minimale de pesticides et d’engrais chimiques, préservant ainsi l’équilibre écologique des écosystèmes locaux.
Cependant, avec le déclin de cette culture après le départ des entrepreneurs belges qui la promouvaient, les jeunes, autrefois ouvriers dans ces fermes floricoles, tentent aujourd’hui de la raviver. Malgré leurs efforts, ils font face à des défis économiques et à une concurrence internationale féroce qui néglige souvent les considérations environnementales et sociales.
Le commerce local des fleurs, bien que florissant par moments, souffre souvent d’une négligence envers les impacts environnementaux et d’une insuffisance de considération pour le rapport qualité-prix perçu par les consommateurs. Cette situation a conduit à un déclin progressif de cette activité parmi les jeunes, perçue comme peu rentable.
Face à cette réalité, il devient crucial de repenser nos pratiques de consommation et de production de fleurs. Opter pour des pratiques durables telles que la culture de fleurs de saison et locales pourrait non seulement réduire l’empreinte carbone, mais aussi offrir une variété de fleurs plus diversifiée et durable dans le temps. De plus, la promotion des fleurs bio, produites sans recours excessif aux pesticides et aux engrais chimiques, représente une alternative viable et écologique.

Les fleurs séchées émergent également comme une solution innovante permettant de prolonger leur beauté tout en minimisant l’impact environnemental. Cette approche pourrait transformer la perception des fleurs comme un produit éphémère en une forme d’art durable et originale.
La floriculture ne devrait pas être seulement une source de beauté éphémère, mais aussi un secteur où chaque acteur, du producteur au consommateur, peut contribuer à la préservation de notre planète. En adoptant des pratiques respectueuses de l’environnement et en soutenant une industrie floristique locale et durable, nous pouvons préserver la biodiversité et l’équilibre écologique essentiels à notre bien-être collectif.
La Rédaction