Pour lutter contre la pollution plastique dans la ville de Bukavu, il faut en parler. Le plastique menace notre existence, il menace notre avenir et celui des générations futures. Il est donc nécessaire de réduire la quantité de plastique qui entre dans le pays, et particulièrement dans la ville. Celui qui est autorisé à entrer devra être réemployé par le biais du recyclage.
Les écologistes sont unanimes sur certains points pour parvenir à réduire le plastique dans l’ensemble du Sud-Kivu et, plus généralement, en RD Congo, et pour décourager son importation. Afin de préserver les vies humaines en danger, les défenseurs de la biodiversité encouragent la surtaxation de l’importation et de la commercialisation des plastiques. Ils soutiennent également la réutilisation de ces déchets déjà présents par le biais de campagnes de sensibilisation et d’éducation de masse.
« On peut encourager la réutilisation par la sensibilisation et l’éducation, en s’appuyant sur les leaders d’opinion. Tous ceux qui ont une influence morale et sociale — notamment les leaders religieux, les responsables des institutions éducatives comme les écoles, ainsi que les médias — doivent s’approprier cette bataille. Il faut aussi encourager le recyclage en subventionnant les entrepreneurs du secteur et en mettant en place des mesures incitatives pour qu’ils s’investissent dans le recyclage du plastique », a souligné Murhula Zigabe, responsable de la Briquette du Kivu.
Les conséquences écologiques du plastique dans la ville de Bukavu
D’après un rapport du WWF, le Sud-Kivu produit une quantité excessive de plastique, au point qu’il est omniprésent dans le quotidien de la population. Le plastique est présent à l’école, où les étudiants transportent leurs effets dans des sacs en plastique ; il est présent dans les églises, dans nos établissements scolaires. Aujourd’hui, il s’invite partout, jusque dans nos bâtiments. Les plastiques mal gérés terminent leur course dans les rivières, les lacs, les fleuves et les océans, finissant par contaminer la biodiversité.
« Nous mangeons déjà du poisson contaminé. Nos volailles et nos bétails sont eux aussi contaminés par le plastique. Le sol est infecté, ce qui signifie que les plantes que nous consommons ainsi que les herbes le sont également, à cause des particules de plastique. Même l’air que nous respirons est affecté. Par conséquent, l’homme lui-même est touché, car le plastique émet du CO₂. D’un point de vue écologique, tous les êtres vivants sont contaminés par le plastique », explique Murhula Zigabe, de la société spécialisée dans le recyclage.
Cet écologiste pense que, par la volonté politique, tout cela peut cesser.
Le plastique, une bataille perdue par les Africains ?
Le problème du plastique n’est pas insurmontable dans la ville de Bukavu ; il peut être résolu par une volonté politique affirmée. L’Afrique considère encore la pollution plastique comme une bataille contre laquelle elle ne disposerait pas d’armes efficaces. À titre d’exemple, le Rwanda pourrait servir de modèle : ce pays a remporté la guerre contre cet ennemi.
Signalons que Briquette du Kivu recycle et réutilise le plastique dans le but de réduire son impact sur l’écologie.
Pour Nicole Menemene, coordinatrice de Plasticorps, la réduction des déchets plastiques est possible si chacun y met de l’effort et de l’engagement.
En promouvant les projets portés par les jeunes œuvrant dans le recyclage des déchets plastiques, on ouvre une voie pour réduire la présence des sachets et des plastiques dans la ville de Bukavu et ses environs. Le recyclage représente un levier essentiel pour atténuer l’impact des déchets polluants sur la biodiversité en général.
La responsabilité de chacun est nécessaire pour lutter contre la prolifération des déchets plastiques et des sachets. Les enfants doivent être éduqués aux notions de base de la protection de l’environnement, et les jeunes doivent être impliqués.
Patrick Babwine