Le mois de mars 2025, tragiquement marqué par des affrontements violents dans la province du Sud-Kivu, a également vu un incident alarmant qui soulève des préoccupations majeures quant à la préservation de la biodiversité dans les zones de guerre. En effet, au bord de la rivière Ruzizi, dans le village de Luvungi, situé en territoire d’Uvira, un hippopotame a été abattu en pleine nature. Ce triste événement a eu lieu dans une région où les combats entre les rebelles du M23 et les forces congolaises font rage, plongeant la population dans une insécurité quotidienne.
Cet acte ne se limite pas à un simple fait divers : il s’agit d’une grave violation des droits environnementaux, car l’hippopotame est une espèce protégée, dont la survie dépend de la préservation des écosystèmes aquatiques fragiles comme celui de la rivière Ruzizi. Le meurtre de cet animal, exécuté par des individus armés de manière illégale, constitue une menace supplémentaire non seulement pour la faune locale, mais aussi pour l’équilibre écologique déjà précarisé par les conflits armés dans la région.
L’IFAPPDE (Initiative pour la Faune et la Protection de l’Environnement en République Démocratique du Congo) a rapidement réagi en dénonçant cet acte de cruauté et en condamnant fermement la violation des droits environnementaux. L’organisation appelle à une enquête rigoureuse pour identifier et punir les responsables de ce massacre. “Il est impératif que le gouvernement congolais prenne des mesures fermes pour arrêter ces pratiques qui déstabilisent encore plus les écosystèmes déjà fragilisés par le climat de violence”, a déclaré un porte-parole de l’IFAPPDE.
Cette situation met en lumière l’impact direct des conflits armés sur la biodiversité et l’environnement. Lorsque la guerre éclate, ce ne sont pas seulement les vies humaines qui sont menacées, mais aussi les espèces et les écosystèmes essentiels à la stabilité écologique de toute la région. Les zones de conflits, comme celle du Sud-Kivu, deviennent des terrains de chasse pour des groupes armés qui se livrent à des activités illégales, souvent sans prendre en compte les conséquences environnementales de leurs actions. Il est donc crucial que la société civile environnementale se mobilise. Les organisations locales doivent non seulement sensibiliser les populations aux dangers que représente la destruction des écosystèmes, mais aussi collecter des fonds pour renforcer les actions de protection dans ces régions dévastées par la guerre. La sensibilisation au respect des espèces protégées, à la préservation des habitats naturels et à la compréhension des droits environnementaux doit être une priorité, même dans des contextes aussi complexes et instables que celui des conflits armés.
Le rôle du gouvernement est également déterminant. En plus de l’enquête demandée, il est essentiel que des mesures concrètes soient prises pour protéger les écosystèmes fragiles pendant la guerre, avec la mise en place de mécanismes de surveillance renforcée. De plus, une coopération internationale pourrait s’avérer utile pour soutenir la RDC dans ses efforts de protection de la faune, en particulier dans les zones les plus vulnérables. Cet incident tragique rappelle que la guerre ne touche pas uniquement les hommes, mais aussi la nature qui, elle aussi, souffre des ravages du conflit. Il est grand temps que les droits environnementaux soient considérés comme une priorité dans la gestion des crises, afin d’éviter que d’autres espèces ne soient sacrifiées sur l’autel de la violence humaine.
Par kilalopress