Sud-kivu : 12 Chimpanzés transférés à Kinshasa; creer un scandale en 3 actes avec un risque de trafic d’espèces protégées

Des voix s’élèvent avec force au Sud-Kivu. Un transfert de 12 chimpanzés du Centre de Réhabilitation des Primates de Lwiro (CRPL) vers le jardin zoologique de Kinshasa suscite une vive polémique. Des organisations de la société civile, alarmées par l’opacité de l’opération, dénoncent une situation qui pourrait bien s’apparenter à un trafic d’espèces protégées.

L’opération, qui semble avoir été ordonnée unilatéralement par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), intervient sans consultation préalable des acteurs locaux, en contradiction flagrante avec les pratiques internationales de protection animale. Ce transfert soulève d’autant plus de questions qu’il se fait au mépris des normes qui régissent les soins et la réintroduction dans la nature des chimpanzés, une espèce menacée et protégée par des conventions internationales. Les organisations de la société civile mettent en garde contre un risque de dérive. Ces chimpanzés, recueillis dans le cadre de programmes de réhabilitation après avoir été victimes du trafic ou du braconnage, étaient destinés à être réintégrés dans leur milieu naturel, une démarche validée par des protocoles stricts de réintroduction. Mais selon ces mêmes organisations, la destination finale de ces primates semble désormais floue. Le zoo de Kinshasa, bien que prétendant offrir un environnement sécurisé, ne garantit en rien que ces chimpanzés ne finiront pas dans des circuits illégaux de vente ou d’exploitation. Les inquiétudes sont amplifiées par le fait que le CRPL, un sanctuaire accrédité par la Pan African Sanctuary Alliance (PASA), se voit soudainement impliqué dans une situation qui va à l’encontre de l’éthique de cette organisation. PASA interdit formellement le commerce des animaux sauvages issus de ses sanctuaires. La crainte est grande que ce transfert ne soit qu’un maillon d’une chaîne de trafic d’espèces protégées, d’autant plus que les chimpanzés sont une espèce en voie de disparition, et que la RDC abrite l’une des populations les plus importantes de ces grands singes.

Cette affaire intervient dans un contexte où la République Démocratique du Congo, pourtant reconnue pour ses efforts en matière de conservation et de lutte contre le braconnage, se retrouve sous les feux des critiques. L’ICCN, censé être le garant de la protection de la faune, semble une nouvelle fois prendre des décisions sans consultation adéquate avec les acteurs locaux. Pire encore, ce transfert pourrait être perçu comme un exemple supplémentaire de l’incapacité du pays à gérer de manière transparente ses ressources naturelles. Les organisations de la société civile n’hésitent pas à pointer du doigt des failles dans la gestion des parcs nationaux, des forêts et des espèces protégées. Elles appellent à une remise en question totale des pratiques en vigueur et exigent que des mesures urgentes soient prises pour éviter que ce genre de situation ne se reproduise. Les appels se multiplient pour l’ouverture d’une enquête afin de déterminer les responsabilités et pour un renforcement des contrôles, notamment concernant les activités minières, le commerce illégal d’animaux sauvages et la gestion des sanctuaires.

L’affaire des chimpanzés du CRPL soulève également une question fondamentale : comment concilier la protection des espèces sauvages avec des pratiques de gestion transparente et responsable des ressources naturelles ? À l’heure où la RDC est au cœur des préoccupations internationales sur la conservation de la biodiversité, cette polémique met en lumière des tensions entre les ambitions écologiques du pays et des pratiques administratives de plus en plus controversées.

Le sort des chimpanzés ne concerne pas seulement la RDC. C’est un enjeu mondial. La protection de ces grands singes, indispensables à l’équilibre de leurs écosystèmes, fait partie des priorités de la communauté internationale. Face à un braconnage toujours actif, et à des menaces grandissantes pesant sur leur habitat naturel, il est plus que jamais crucial d’assurer une gestion rigoureuse et éthique des efforts de conservation.

Les autorités congolaises doivent impérativement répondre aux appels des organisations de la société civile : annuler ce transfert, remettre les chimpanzés dans leur environnement naturel, et surtout, ouvrir un débat national transparent sur la gestion des ressources naturelles du pays. Sans un changement de cap, la RDC risque de se retrouver prise dans un tourbillon de controverses qui pourrait compromettre ses efforts de préservation de la biodiversité. La question reste donc en suspens : Ce transfert est-il simplement une maladresse administrative ou un acte délibéré d’exploitation illégale des espèces protégées ? Il appartient désormais aux autorités compétentes de dissiper ce doute, avant que cette affaire ne mette en péril davantage l’avenir de ces chimpanzés et la crédibilité du Congo en matière de protection de l’environnement.

Par kilalopress

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