La République démocratique du Congo franchit une étape cruciale dans le développement de son secteur agricole avec le lancement des travaux de construction de la toute première école des métiers des chaînes de valeur agricole au Kongo Central. Ce projet ambitieux, initié sous l’impulsion du gouvernement congolais, témoigne d’une stratégie volontariste visant à renforcer la compétitivité et la modernisation de l’agriculture congolaise.
La pose de la première pierre par la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, à Mbanza Ngungu, marque le début d’une nouvelle ère pour l’agriculture congolaise. Cette initiative, portée par le Fonds social du Kongo Central et appuyée par l’Université Kongo, vise à doter les futurs agriculteurs et entrepreneurs du secteur d’une formation spécialisée et innovante. Le ministre de l’Agriculture, Grégoire Mutshail, a souligné l’importance de ce centre communautaire des métiers, qui répond à la vision du gouvernement de faire triompher « la revanche du sol sur le sous-sol ». Ce projet s’inscrit dans une dynamique de diversification économique, réduisant la dépendance aux ressources minières et favorisant un développement agricole inclusif et durable.
L’implantation de cette école des métiers au Kongo Central, région riche en forêts et terres fertiles, est stratégique. Elle permettra non seulement de former des professionnels qualifiés, mais aussi de dynamiser les chaînes de valeur agricoles locales. En intégrant cette école aux facultés d’agronomie des universités partenaires, l’objectif est de promouvoir une approche scientifique et technique de l’agriculture, améliorant ainsi la productivité et la rentabilité des exploitations agricoles. Cette initiative pourrait réduire la dépendance alimentaire du pays, qui importe encore près de 1,5 milliard de dollars de denrées alimentaires par an. Avec une formation adaptée et des infrastructures modernes, les agriculteurs congolais pourront mieux exploiter les potentialités de leurs terres et accéder à des marchés plus vastes. Si cette école des métiers constitue une avancée significative, elle doit s’accompagner d’autres mesures structurantes pour garantir son efficacité. Parmi les axes prioritaires, on peut citer l’amélioration des infrastructures rurales (routes, stockage, irrigation), l’accès aux financements pour les petits exploitants et le renforcement des coopératives agricoles.

Le gouvernement devra également s’assurer que la formation dispensée réponde aux réalités du terrain et intègre les nouvelles technologies agricoles, comme l’agriculture de précision et l’utilisation de drones pour la surveillance des cultures. Par ailleurs, une meilleure réglementation du foncier est essentielle pour garantir aux paysans la sécurité de leurs terres et encourager les investissements. Le succès de cette initiative pourrait servir de modèle pour d’autres provinces de la RDC, afin d’encourager une approche plus globale du développement agricole. L’extension de ce type d’école à d’autres régions agricoles stratégiques du pays, comme l’Équateur et le Kasaï, permettrait de maximiser son impact et d’assurer une autosuffisance alimentaire à long terme. En misant sur la formation et l’innovation, la RDC se donne les moyens de transformer son agriculture et d’améliorer les conditions de vie de ses millions de paysans. Il reste encore des défis à relever, mais cette première école des métiers agricoles constitue un signal fort d’un avenir où le sol congolais redeviendra une source de richesse durable pour ses habitants.
Par kilalopress