RDC : Le Royaume-Uni, les États-Unis et l’UE soutiennent les violations graves des droits de l’homme en RDC (Rapport de l’Oakland Institute, intitulé “From Abuse to Power: Ending Fortress Conservation in the Democratic Republic of Congo”)

La République Démocratique du Congo (RDC) est au cœur d’une tempête parfaite alliant conservation forteresse, aide militaire occidentale, et extraction effrénée des ressources pour les nations riches.

Un récent rapport de l’Oakland Institute, intitulé “From Abuse to Power: Ending Fortress Conservation in the Democratic Republic of Congo”, révèle des liens profonds et contre-intuitifs entre la conservation et l’exploitation des ressources naturelles, ainsi que les abus envers les peuples autochtones dans l’est de la RDC.

La conservation forteresse, un modèle imposé par des organisations environnementales occidentales telles que le Fonds mondial pour la nature (WWF), a souvent conduit à l’expulsion des communautés autochtones de leurs terres ancestrales. Le parc national de Kahuzi-Biega en est un exemple frappant, où des éco-gardes, soutenus par le WWF, ont été accusés de violences contre les communautés Batwa. Malgré des années de lutte pour la justice, ce n’est qu’en juillet 2024 que la Commission africaine des droits de l’homme a reconnu les droits fonciers des Batwa, ordonnant au gouvernement congolais de restituer leurs terres et de les protéger.

Non seulement la situation sous-jacente de violence rend difficile la transition vers des modèles de conservation plus justes, mais elle met également en danger les communautés autochtones et locales, indépendamment des progrès réalisés. Tout comme les gardes forestiers et les forces de sécurité de l’État, les groupes armés non étatiques opérant dans et autour des aires protégées de la RDC ont perpétré de terribles violations des droits humains contre les communautés locales, tuant, violant et torturant ceux qui se trouvent sur leur chemin, chassant les populations de leurs terres coutumières et profitant des difficultés liées à la conservation pour recruter de force des peuples autochtones et locaux dans leurs rangs. Les efforts pour démilitariser la conservation et transférer la protection des terres aux populations locales sont rendus incroyablement difficiles par ces dynamiques. Retirer complètement les forces de sécurité de l’État laisserait les communautés locales vulnérables aux activités des groupes armés, tandis que donner aux communautés les capacités de se défendre et de protéger leurs terres pourrait exacerber les tensions entre différents groupes. En lien le rapport https://www.thecanary.co/global/world-news/2024/08/28/the-uk-us-and-eu-are-propping-up-violent-human-rights-violations-in-the-drc/

Cette situation en RDC illustre comment la conservation, lorsqu’elle est mal gérée, peut devenir un outil d’exploitation plutôt que de protection. La décision historique de la Commission africaine est un pas en avant, mais sa mise en œuvre nécessite un changement radical de paradigme. Les gouvernements occidentaux, tels que le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Union européenne, doivent cesser leur soutien militaire inconditionnel aux nations voisines de la RDC, et les entreprises doivent être tenues responsables de l’exploitation illégale des ressources. Seule une approche qui respecte et protège à la fois les peuples et la biodiversité pourra mettre fin à ce cycle de violence et d’exploitation.

Kilalopress

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

mkaaji_mupya
gnwp
palmadoc
ACEDH
%d blogueurs aiment cette page :