RDC : La présentation du certificat écologique devient obligatoire pour l’importation des équipements électriques, électroniques et pneumatiques

équipements électriques, électroniques et pneumatiques

Depuis mars 2025, les importateurs d’équipements électriques, électroniques et pneumatiques (EEEP) à destination de la République Démocratique du Congo doivent impérativement présenter un certificat écologique, aussi appelé éco-certificat, lors de l’entrée desdits équipements sur le territoire national. Cette mesure, désormais contraignante, marque une nouvelle étape dans la mise en œuvre du Programme de Gestion des Déchets d’Équipements Électriques, Électroniques et Pneumatiques
(PDEEEP), lancé par le Gouvernement congolais en septembre 2024.

Le programme est porté par le Fonds d’Intervention pour l’Environnement (FIPE), un Etablissement public placé sous la tutelle du Ministère de l’Environnement,Développement Durable. Trois objectifs sont poursuivis

  • Assurer le Gouvernement de la RDC qu’aucun déchet issu de ces produits tels
    que définis par la Convention de Bale sur le contrôle des mouvements
    transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, régulièrement
    ratifiée par la RDC, n’entre sur son territoire sans son consentement ;
  • Fournir au Gouvernement de la RDC les ressources financières indispensables à
    la mise en place d’infrastructures de gestion des DEEEP (collecte, transport,
    valorisation et ou élimination durable) en vue de favoriser l’émergence d’une
    économie circulaire ;
  • Fournir au Gouvernement une ressources de revenus supplémentaires
    susceptibles de financer d’autres types d’interventions dans les domaines de
    l’assainissement des villes, la valorisation énergétique et biologique des déchets
    urbains, la production des biofertilisants, le développement du bois renouvelable
    pour la production de charbon, lutte contre les érosions etc.
    « Jusqu’ici, nous n’avons aucun moyen de traiter les déchets issus de ses EEEP. Ils
    s’accumulent et polluent nos villes. Ce programme va nous permettre de bâtir des
    infrastructures dans les provinces les plus exposées, comme Kinshasa, Congo Centrale,
    Haut-Katanga, le Lualaba etc. », explique monsieur Albert Boliko responsable de la
    Communication du FIPE.

Pendant une phase transitoire, les importateurs, déjà sensibilisés au travers deux matinées organisées à Kinshasa et à Lubumbashi, avec la collaboration de leurs corporations respectives, pouvaient encore faire entrer ces équipements sans obligation formelle, en présentant l’éco-certificat de façon facultative. Cependant, depuis le 2 mars 2025, cette souplesse a pris fin. L’éco-certificat est désormais exigé à la frontière, conformément aux articles 5 et 6 de l’Arrêté Ministériel n°005/CAB/MINETAT/MIN-EDD/EBM/TSB-PDK/03/2025.
Concrètement, les importateurs doivent désormais s’assurer que leurs fournisseurs internationaux enregistrent correctement les EEEP destinés au marché congolais selon la procédure édictée, se soumettre à une inspection physique préalable par l’organisme habilité, la firme britannique INTERTEK International et s’acquitter des écocontributions servant à financer la collecte, le tri et le traitement et l’élimination durable des déchets issus desdits équipements, une fois arrivés en fin de vie.

« Nous allons lancer une campagne ciblée baptisée « La RDC n’est pas une poubelle » pour sensibiliser notre diaspora. Il faut que nos compatriotes qui exportent les EEEP de seconde main, communément appelés « BILOKOS » prennent conscience des dangers auxquels ils exposent leurs concitoyens restés chaque fois qu’ils envoient des EEEP à peine utilisables ou pas utilisables du tout », a martelé le Cadre du FIPE. « Il est temps d’assainir nos villes. Il est temps de cesser d’être les poubelles du monde », a-t-il
conclu.
Pour le gouvernement, ce programme est un levier à la fois écologique et économique. En encadrant l’importation des EEEP, la RDC espère freiner l’arrivée incontrôlée de déchets dangereux et créer un secteur de valorisation des déchets capable de générer des emplois dans les filières du recyclage.

Le succès de ce programme dépendra de la rigueur dans sa mise en œuvre, mais surtout de l’adhésion collective par la prise de conscience par tous de la nécessité de doter l’Etat de ressources innovantes pour faire face à l’épineuse et sempiternelle problématique de l’assainissement de nos villes pour préserver la santé des congolais et assurer un environnement sain pour tous, conformément au vœu mainte fois exprimé par le Chef de l’Etat à travers ses communications lors des 85e et 102e réunions du Conseil des Ministres, tenues respectivement 3 février 2023 et le 16 juin 2024, ainsi que lors de son discours sur l’état de la nation prononcé le 11 décembre 2024 devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès

Par Franck zongwe lukama

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