RDC : La Criminalité Faunique, Entre Traités Climatiques Internationaux et Défis Locaux

La République Démocratique du Congo (RDC), dotée d’une biodiversité exceptionnelle, est confrontée à une criminalité faunique croissante, exacerbée par des enjeux globaux tels que le changement climatique. L’analyse des traités climatiques mondiaux révèle des insuffisances qui impactent directement la situation en RDC.

Les conférences des Parties (COP) des traités climatiques, initiées en 1995 avec la COP1, ont tenté de répondre aux défis posés par le changement climatique. Depuis la COP3 à la COP6, les négociations ont souvent été centrées sur des questions organisationnelles et des tentatives de consensus plutôt que sur des actions concrètes. La COP10 de 2004 a marqué un tournant avec un focus sur les stratégies de mitigation et d’adaptation, mais les progrès ont été freinés par des discussions répétées sur des sujets moins substantiels, comme le « climat tourisme » introduit par la BBC (DownToEarth, n.d.-a).

Le Protocole de Kyoto, en place jusqu’à la COP15 en 2009, a été suivi par l’Accord de Paris, ratifié par 196 parties, mais les engagements restaient souvent non contraignants. La COP26 a mis en lumière la nécessité de mesures tangibles pour évaluer l’efficacité des efforts climatiques (WEF, 2023b). Cependant, la persistance du « free-riding », où certains pays bénéficient des efforts des autres sans contribuer équitablement, a affaibli l’impact des engagements mondiaux. William Nordhaus (2021) a noté que l’absence de mécanismes contraignants dans des accords comme l’Accord de Paris rend difficile la lutte contre le changement climatique.

En RDC, cette dynamique se traduit par des conséquences graves pour la faune. La déforestation, liée à l’exploitation forestière illégale et au braconnage, est particulièrement sévère. La criminalité faunique est en hausse, menaçant des espèces emblématiques comme les gorilles et les éléphants. En 2021, le secteur privé a contribué à hauteur de 12% au financement climatique, mais les fonds alloués à la RDC restent insuffisants pour combattre efficacement ces menaces.

Les CDN (Contributions Déterminées au niveau National), bien qu’offrant une flexibilité, n’ont pas réussi à garantir une protection suffisante contre les pratiques illégales. La RDC, en raison de son immense richesse en ressources naturelles, est particulièrement vulnérable à ces lacunes.

Pour améliorer l’efficacité des futurs accords climatiques, il est crucial de renforcer les mécanismes d’application et de financement. Une approche recommandée est de reconnaître que, bien que l’ONU ait joué un rôle significatif en sensibilisant et en rassemblant les pays autour des enjeux climatiques, la responsabilité future doit être partagée davantage avec les communautés locales. Ces dernières devraient prendre le relais en utilisant les outils et le soutien fournis par les initiatives internationales pour combattre le changement climatique à un niveau plus local.

World leaders listen as their counterparts give speeches during the COP27 U.N. Climate Summit, in Sharm el-Sheikh, Egypt, Monday, Nov. 7, 2022. (AP Photo/Nariman El-Mofty)/NM146/22311468419125//2211071420

Il est essentiel de promouvoir un environnement propice à l’innovation verte locale à travers des politiques et des régulations adaptées. Les technologies émergentes et les initiatives locales sont particulièrement pertinentes pour le 21e siècle, soutenues par une génération jeune et éduquée et par des institutions publiques et privées de plus en plus robustes alignées avec les Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD #16. L’avenir des traités climatiques devrait inclure des mécanismes qui favorisent des solutions locales innovantes et assurent une responsabilité accrue à l’échelle locale tout en bénéficiant du pouvoir de convocation et de l’influence politique de l’ONU.

Pour que les traités climatiques mondiaux aient un impact réel en RDC, il est impératif de renforcer les mécanismes d’application et de financement. Les futurs accords climatiques doivent inclure des objectifs clairs, des mécanismes de suivi robustes, et impliquer les communautés locales dans la gestion des ressources naturelles. En tant que centre névralgique de la biodiversité mondiale, la RDC doit recevoir une attention prioritaire pour protéger ses écosystèmes uniques et lutter efficacement contre la criminalité faunique.

La Rédaction

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