RDC : Cuivre Vert ou Terre Brûlée ? Le Cri d’Alerte d’Olivier Ndoole

En réaction à l’actualité brûlante sur la hausse vertigineuse des prix du cuivre, Olivier Ndoole s’est livré à une interview exclusive avec KilaloPress ce 28 juillet 2024.Dans un monde avide de technologie et d’énergie, la République Démocratique du Congo (RDC) se retrouve au cœur d’une frénésie pour ses ressources minières, principalement le cuivre et le cobalt. Ces minerais, essentiels à la transition énergétique mondiale, sont extraits dans des conditions souvent déplorables pour les communautés locales.

« La hausse vertigineuse des prix du cuivre profite aux multinationales, mais à quel prix pour les Congolais ? », interroge Olivier Ndoole, juriste spécialisé en droits environnementaux. Selon ses analyses, l’exploitation minière dévastatrice en RDC ne bénéficie guère à ses habitants. Au contraire, elle laisse derrière elle des paysages défigurés et des vies brisées.

Transition énergétique ou néo-colonialisme déguisé ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes : « Les villages comme Kisuma, Rubaya, Bihambwe… ce ne sont plus que des noms sur des tombes », dénonce Ndoole. Les bénéfices de cette ruée vers l’or vert ne parviennent jamais à ces communautés, laissant derrière elles un héritage de misère et de désolation.

Pendant que le monde célèbre le cuivre vert comme le symbole d’un avenir énergétique durable, les Congolais payent le prix fort. « Les exploitations minières détruisent nos terres, nos forêts, et même nos vies », déplore Ndoole. Les éboulements à Rubaya et les fosses abandonnées à Kolwezi ne sont que des exemples d’une tragédie silencieuse qui se déroule loin des projecteurs médiatiques.

Il est temps de poser les bonnes questions : « À qui profite réellement cette exploitation ? », interpelle Ndoole. Les politiques mondiales doivent être repensées pour inclure non seulement les besoins énergétiques globaux, mais aussi les droits fondamentaux des populations locales. « La RDC ne doit pas être simplement une mine pour le monde, mais une nation avec une voix et des droits à respecter », martèle-t-il.

Pour véritablement transformer cette situation, plusieurs mesures s’imposent. Il est crucial de renforcer la réglementation et la surveillance pour protéger à la fois l’environnement et les droits des travailleurs locaux. De plus, les entreprises minières doivent être incitées à investir dans les communautés locales en soutenant des projets de développement durable, comme l’agriculture locale et l’amélioration des infrastructures sociales.

La transparence et la redevabilité doivent être au cœur des pratiques des entreprises, assurant une transparence totale sur leurs opérations et leurs bénéfices. Cela permettra aux communautés locales de mieux comprendre l’impact réel de l’exploitation minière sur leur environnement et leurs moyens de subsistance.

Enfin, les nations consommatrices de cuivre et de cobalt doivent jouer un rôle plus actif en soutenant des pratiques d’approvisionnement éthiques et durables, en incitant les entreprises à respecter des normes strictes en matière de droits humains et environnementaux.

Il est crucial que le monde prenne conscience de la crise humanitaire et environnementale qui sévit dans les zones d’extraction de minerais en RDC. « Nous ne pouvons pas continuer à sacrifier nos communautés et notre environnement au nom du progrès technologique », souligne Olivier Ndoole. Il est temps de changer de cap et de placer la justice et la durabilité au cœur de la transition énergétique mondiale.

En adoptant une approche plus équitable et responsable, nous pouvons transformer les mines de la RDC en symbole de progrès véritable, où le cuivre vert représente non seulement une source d’énergie, mais aussi un espoir de développement durable pour des générations à venir.

Par franck zongwe Lukama

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