RDC : Au Forum des Énergies Renouvelables et Innovations Technologiques, Patou Mwa Ilanga présente la vision d’une RDC fondée sur la planification énergétique intégrée

Kinshasa, octobre 2025 — Lors du Forum des Énergies Renouvelables et Innovations Technologiques (FERIT), la voix de Patou Mwa Ilanga, représentant de la Fondation Nationale pour la Transition Énergétique (FONAT), a résonné avec force et lucidité. Sa présentation, centrée sur la planification énergétique intégrée (PEI), a mis en lumière une approche inédite : penser l’énergie, le territoire et la durabilité comme un seul et même écosystème stratégique pour la République Démocratique du Congo.

« La justice énergétique et la résilience climatique doivent être au cœur de notre transformation structurelle », a martelé Patou Mwa Ilanga devant un parterre d’experts, de décideurs publics et de partenaires techniques. Pour lui, la RDC entre dans une phase décisive où le développement énergétique ne peut plus être dissocié du développement territorial.

Le constat posé par FONAT est sans appel : moins de 3 % du potentiel hydroélectrique congolais est aujourd’hui exploité, alors que près de 75 % de la population reste sans accès fiable à l’énergie. Ce paradoxe, souligne-t-il, s’explique par des politiques souvent centralisées, déconnectées des réalités locales. D’où la nécessité urgente d’une planification énergétique intégrée, orientée vers les besoins réels des territoires et fondée sur une vision durable.

Dans sa démonstration, Patou Mwa Ilanga a défini la PEI comme une démarche globale et inclusive reliant quatre dimensions essentielles. La première, territoriale, consiste à intégrer l’énergie dans les plans de développement locaux (PDD et PLAT). La deuxième, technologique, vise à combiner les énergies renouvelables selon les ressources disponibles dans chaque région. La troisième, institutionnelle, appelle une meilleure coordination entre ministères, provinces et opérateurs. Enfin, la quatrième, socio-économique, place l’accès à l’énergie au centre du développement humain. « La planification énergétique intégrée n’est pas seulement une question d’infrastructure », a-t-il insisté. « C’est un levier de justice sociale, de cohésion territoriale et de résilience climatique. »

Pour appuyer son propos, le représentant de FONAT a présenté plusieurs exemples concrets. Dans le Nord-Kivu et en Ituri, des micro-réseaux hydro-solaires alimentent progressivement des zones enclavées. Au Kasaï Oriental, l’énergie solaire s’intègre désormais dans les plans d’urbanisation durable. Au Kongo Central, des zones industrielles vertes sont en développement, tandis qu’au Katanga, la biomasse et les déchets urbains sont valorisés pour produire de l’énergie. Ces initiatives illustrent la faisabilité d’une approche décentralisée et territorialisée, combinant efficacité énergétique, réduction des inégalités et protection de l’environnement.

Patou Mwa Ilanga a également esquissé les grandes orientations nécessaires pour opérationnaliser cette transition. Il s’agit notamment de renforcer la gouvernance énergétique à travers un cadre institutionnel intersectoriel, de développer un système national de cartographie énergétique (SIG), de décentraliser les plans énergétiques à l’échelle provinciale, de mobiliser les financements verts par le biais de partenariats public-privé, et enfin de renforcer les capacités des acteurs locaux.

Le financement global de cette vision est estimé à 10,5 millions de dollars américains. Plusieurs partenaires internationaux – dont la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, le PNUD, l’Union européenne, la GIZ, Enabel et l’USAID – se sont déjà engagés à accompagner la mise en place d’une feuille de route nationale pour la PEI et d’une base de données énergétique géospatiale à l’horizon 2030.

Au-delà de la technique, le plaidoyer de Patou Mwa Ilanga porte une vision politique claire : faire de l’énergie le pilier de la souveraineté nationale. Il appelle à une RDC souveraine, innovante et résiliente, où chaque province construit son développement autour de ses ressources propres. « L’énergie est la colonne vertébrale du développement territorial », a-t-il conclu. « Ensemble, faisons de la planification énergétique intégrée le moteur d’un développement durable et équitable pour la RDC. »

Par kilalopress

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

%d blogueurs aiment cette page :