Depuis l’indépendance de la République Démocratique du Congo (RDC), il a fallu du temps pour que le Congo puisse avoir une opposition contre le pouvoir en place appelé “la majorité présidentielle”. Cette opposition est composée des personnes qui forment un parti politique et qui défendent “les droits du peuple”
Le 15 février 1982, le premier diplômé en Droit de la République Démocratique du Congo, Étienne Tshisekedi, avec l’aide de Marcel Lihau et d’autres, créent le premier grand parti politique opposant du pouvoir en place de l’histoire sous le régime de Mobutu. Il s’agit de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), créé en vue de dénoncer la dictature et prôner la démocratie pour le peuple Zaïrois.
Après la mort d’Étienne Tshisekedi, en Février 2017, Félix Antoine Tshisekedi, fils du défunt est élu nouveau président de l’UDPS lors d’un congrès extraordinaire tenu à Kinshasa le 30 et 31 mars de la même année.
Du parti à la coalition, un nouvel air.
En 2018, le 11 Novembre, plusieurs partis politiques s’unissent pour créé une coalition afin de lutter ensemble avec les mêmes objectifs et la même force contre la majorité présidentielle, en choisissant un représentant pour affronter le candidat de la majorité présidentielle lors du scrutin. La coalition “LAMUKA” qui veut dire ” réveille-toi” en Français, voit les jours. 24 heures après la signature de l’accord de la coalition à Genève, deux personnes retirent leur signature de cet accord. Il s’agit du président de l’UDPS Félix Tshisekedi ainsi que le président de l’Union pour la nation Congolaise, Vital Kamerhe.
Ces deux hommes politiques sont alors accusées d’être instrumentalisées par le président sortant, avant que Félix Tshisekedi, ne prenne le pouvoir. Après l’investiture, Vital Kamerhe est nommé chef de Cabinet, par le chef de l’État, Félix Tshisekedi. L’accession au pouvoir de Félix Tshisekedi, bascule l’UDPS, qui doit désormais faire contre l’opposition.
Divisé pour mieux régner.
Selon la constitution du pays dans son article 72, il y a quelques conditions à remplir avant de pouvoir hérité de la présidence. Il faut Entre autres être de nationalité congolaise et n’avoir pas de casier judiciaire. Pourtant de 2018 à aujourd’hui, plusieurs membres de l’opposition ont été arrêté et ont désormais des casiers judiciaires, d’autres encore ont vu leur nationalité être remise en question.
D’abord Salomon Kalonda, conseiller spécial de l’opposant Moïse Katumbi, a été arrêté.Sa résidence et celle de Katumbi ont été fouillées simultanément à Lubumbashi et à Kinshasa. Ces derniers soupçonnés tous deux de comploter contre la République. Cela, au delà de la remise en cause de la nationalité de Moïse Katumbi à plusieurs reprises.
Dans le suite, il y a quelques jours, l’opposant Martin Fayulu, a déclaré, lors d’une conférence de presse que l’opposition ne va pas postuler lors de ce scrutin. Il boycotte le dépôt des candidatures et accuse Tshisekedi de vouloir rallonger le mandat présidentiel à 7 ans. Un déjà vécu à l’époque du feu Étienne Tshisekedi, qui, en 2006, avait décidé de boycotter les élections présidentielles et Législatives.
En réaction, le pouvoir en place rejette cette accusation. Le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya, s’est exprimé à ce sujet le lundi 19 Juin lors du briefing presse hebdomadaire. Selon lui, Martin Fayulu, tout comme d’autres opposants cherchent à attirer l’attention pour être associés dans la gestion de la Res publica.
Arrestation en cascade.
Dans la même semaine, un autre membre de l’opposition est arrêté. Il s’agit de Franck Diongo. Le Président du parti politique Mouvement Lumumbiste progressiste (MLP), est intercepté le mardi 20 juin 2023 alors qu’il venait, de s’incliner devant la dépouille du regretté docteur Kabamba, un combattant de la liberté et de la démocratie qui a accompagné Etienne Tshisekedi dans sa lutte pour la démocratie sous Mobutu et Kabila fils.
Contrairement à Salomon Kalonda Idi Della, les causes de l’arrestation de Franck Diongo ne sont pas encore connues. Mais tout pousse à croire qu’il lui sera reproché de conspirer contre la sûreté du pays.
Pour ce qui est de Jean-Pierre Bemba, président du mouvement de Libération pour le Congo et “Ancien” membre de la coalition “LAMUKA” et nouveau ministre de la défense, tout laisse à penser que s’il a choisi d’accepter le poste de ministre de la Défense que lui a proposé Félix Tshisekedi, c’est simplement pour mieux observer de l’intérieur.
Stratège et ancien chef de guerre congolais, il sait parfaitement dans quoi, il s’embarque, d’autant que rien ne dit qu’il a renoncé à ses ambitions. Celà, prendra juste un peu plus de temps que prévu.
Quid des autres opposants.
Quand au reste de la bande de l’opposition, le temps leur ai compté car, ils sont tous sous le collimateur du pouvoir en place. Félix Tshisekedi, sera-t-il, celui qui mettra fin à l’opposition politique dans ce pays ?. Reviendrons-nous au temps du Zaïre, “Un peuple, un président, un parti ” ?. En tout cas la réponse tarde encore.
Disons que depuis l’accession au pouvoir du président de l’UDPS, on constate de plus en plus l’impression qu’il y a une chasse à l’opposition. Ces derniers n’ont plus assez de liberté pour manifester et se retrouvent un à un non éligible pour aspirer à la magistrature suprême. Pourtant le parti au pouvoir a lutté pendant trente et deux ans pour que le Congo soit un pays libre et démocratique.
Yanne MBIYAVANGA