Kinshasa, 14 mars 2025 – La République Démocratique du Congo (RDC) s’apprête à expérimenter une technologie d’asphaltage des routes à partir de déchets plastiques, grâce à un partenariat avec le collège d’ingénierie THIAGARAJAR de l’Inde. Cette initiative, saluée par certains comme une avancée majeure dans la gestion des déchets et l’amélioration des infrastructures, suscite également des critiques acerbes de la part de divers experts et citoyens.
Le protocole d’entente signé entre la RDC et le collège THIAGARAJAR promet de transformer les déchets plastiques en une ressource précieuse pour la construction routière. Cependant, des voix discordantes s’élèvent pour questionner la viabilité et la durabilité de cette approche.
Jean-Pierre, un environnementaliste congolais, exprime ses réserves aupres de la redaction de kilalopress : « Bien que l’idée de recycler les déchets plastiques soit louable, il est crucial de se demander si cette technologie est réellement durable. Les plastiques, même recyclés, peuvent libérer des substances toxiques lorsqu’ils sont chauffés. De plus, la durabilité des routes construites avec ces matériaux reste à prouver. »
L’absence d’une politique nationale claire en matière d’assainissement et de gestion des déchets en RDC est également pointée du doigt. Marie-Claire Ntole, une activiste de kinshasa, déplore : « La RDC manque cruellement d’une vision cohérente et à long terme pour la gestion des déchets. Cette initiative, bien qu’innovante, pourrait n’être qu’un pansement sur une plaie béante. Sans une stratégie globale, nous risquons de voir des solutions ponctuelles qui ne résolvent pas le problème de fond. » Les critiques ne s’arrêtent pas là. Ir. Shako bonny, un expert en gestion des déchets, met en garde contre les limites de cette technologie : « Les plastiques, même transformés en asphalte, ne garantissent pas une durabilité à long terme. Ils peuvent se dégrader sous l’effet de la chaleur et des intempéries, libérant des microplastiques et des substances nocives dans l’environnement. »
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) classe le bitume comme un cancérogène possible pour les professionnels de l’asphaltage routier. Dr. Patricia Kalinga, une médecin congolaise, s’inquiète des risques potentiels pour la santé publique : « L’exposition prolongée aux émanations de bitume et de plastique chauffé pourrait avoir des conséquences graves sur la santé des travailleurs et des résidents. Il est impératif de mener des études approfondies avant de déployer cette technologie à grande échelle. » Sur le plan économique, les avis sont également partagés. Pierre mbala, un économiste, soulève des questions pertinentes : « Bien que cette technologie puisse réduire les coûts de construction à court terme, qu’en est-il des coûts de maintenance à long terme ? Les routes construites avec des déchets plastiques nécessiteront-elles des réparations plus fréquentes ? Ces questions doivent être abordées avant de crier victoire. » Alors que la RDC s’engage dans cette nouvelle aventure technologique, une approche équilibrée, intégrant des études scientifiques rigoureuses et une vision nationale cohérente, serait nécessaire pour garantir que cette initiative ne se transforme pas en un mirage écologique.
Par kilalopress