Kinshasa, le 08 avril 2025 – La République Démocratique du Congo (RDC), un pays au potentiel agricole immense, se trouve aujourd’hui à un carrefour décisif. Le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Grégoire Mutshail Mutomb, a fait une déclaration forte et engageante à l’issue d’une rencontre avec le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, sur les enjeux vitaux qui touchent le secteur agricole du pays.
Dans cet entretien, Mutshail Mutomb a souligné l’impérieuse nécessité pour la RDC de se nourrir de ses propres terres, plutôt que de dépendre des importations alimentaires. Cette vision résume parfaitement les aspirations actuelles de nombreux Congolais et les enjeux de la sécurité alimentaire du pays. Le ministre Mutshail Mutomb a déclaré avec conviction : « Nous ne devons pas continuer à manger chez les voisins, nous devons produire et nourrir les voisins ». Ces propos, loin d’être une simple déclaration d’intention, incarnent un véritable appel à l’action. En effet, la RDC dispose d’un potentiel agricole colossal, avec des terres arables couvrant environ 80 % de son territoire, mais souffre encore d’une dépendance inquiétante aux importations alimentaires. Cette situation ne peut perdurer dans un contexte où les ressources locales sont sous-exploitées.
L’ambition de parvenir à l’autosuffisance alimentaire en RDC doit être perçue comme une stratégie à long terme, mais réaliste. Il est impératif que l’État adopte une politique agricole volontariste visant à accroître la production locale, à diversifier les cultures et à améliorer les infrastructures rurales. De plus, une telle démarche permettra de renforcer la résilience du pays face aux crises économiques mondiales et aux fluctuations des prix des produits alimentaires sur le marché international. Grégoire Mutshail Mutomb a également évoqué l’urgence d’adopter des législations robustes pour encadrer le secteur agricole, notamment en ce qui concerne la gestion des semences. En effet, une grande partie de la production agricole congolaise est encore freinée par l’utilisation de semences inadaptées au climat local, parfois obsolètes et non optimisées. En faisant appel à des lois strictes sur les semences et en encourageant l’innovation en matière de biotechnologies agricoles, le pays pourrait s’engager sur la voie d’une modernisation de son secteur agricole.
Le ministre a récemment organisé des ateliers avec des experts et des parties prenantes pour réfléchir aux textes législatifs devant régir l’agriculture, et plus particulièrement les semences. Ces discussions sont essentielles pour éviter que la RDC devienne un « dépotoir » de semences étrangères, souvent incompatibles avec les conditions locales. L’adoption de lois efficaces permettra également de garantir une production agricole durable et de qualité, dans un environnement propice à la compétitivité. Si la RDC veut véritablement se doter d’un secteur agricole productif, il est impératif que l’État travaille en étroite collaboration avec le secteur privé. Ce partenariat public-privé est crucial pour la modernisation des infrastructures agricoles, le financement des projets d’agriculture durable et la mise en place de mécanismes d’assurances pour les agriculteurs face aux aléas climatiques.

La modernisation du secteur passe également par la mise en place de politiques visant à renforcer l’accès des producteurs locaux aux marchés, à améliorer les conditions de travail des agriculteurs et à promouvoir les technologies agricoles adaptées. Le gouvernement devrait encourager l’innovation et les investissements dans les équipements agricoles modernes, tout en offrant des formations techniques aux agriculteurs, notamment les jeunes, afin de les préparer à relever les défis futurs.
L’ambition de l’ingenieur Grégoire Mutshail Mutomb de transformer la RDC en un pays autosuffisant sur le plan alimentaire est un projet qui, s’il est mené à bien, pourrait changer le destin de millions de Congolais. Mais pour que cette ambition se concrétise, il faudra surmonter de nombreux obstacles, notamment la mise en place de réformes législatives adéquates, l’amélioration des infrastructures agricoles et la mobilisation des acteurs privés. Ce n’est qu’à travers une action concertée entre les pouvoirs publics, les acteurs privés et la société civile que la RDC pourra devenir une terre nourricière, non seulement pour ses habitants, mais aussi pour ses voisins. Il en va de la sécurité alimentaire, de la souveraineté et du développement durable de la nation congolaise.
Par Franck zongwe lukama