Le 4 octobre, le monde entier célèbre la Journée mondiale des animaux. Instituée à Florence en 1931, cette journée vise à rappeler à l’humanité sa responsabilité morale et écologique envers toutes les espèces vivantes. En 2025, le thème international « Le financement de la conservation de la vie sauvage : investir pour l’humanité et la planète » souligne avec insistance que la survie de la biodiversité ne peut plus dépendre de discours ou de bonnes intentions, mais doit se traduire en engagements financiers, politiques et citoyens.
En République démocratique du Congo (RDC), ce message prend une résonance dramatique. Le pays, souvent présenté comme le « poumon vert de l’Afrique », abrite une richesse écologique exceptionnelle : des forêts denses qui régulent le climat mondial, des fleuves et lacs qui nourrissent des millions de familles, et une faune unique qui fait la fierté du continent. Mais cette richesse est aujourd’hui menacée par un cocktail de pressions dévastatrices : braconnage, trafic d’espèces, exploitation minière et forestière incontrôlée, pollutions multiples, et absence chronique de moyens pour protéger ce patrimoine.

Depuis plus d’une décennie, le trafic d’ivoire a transformé l’Afrique centrale en une véritable zone de guerre écologique. Une étude scientifique a démontré que 85 % des défenses saisies entre 2006 et 2014 provenaient d’une zone couvrant le Cameroun, le Congo et le Gabon. Pour certains analystes contacter par kilalopress même si la RDC n’était pas directement citée, ses forêts, qui abritent encore d’importantes populations d’éléphants de forêt, sont tout autant ciblées. Chaque année, près de 50 000 éléphants sont tués en Afrique, réduisant à grande vitesse une population qui ne compte plus que 450 000 individus.
Mais au-delà des éléphants, les primates congolais sont quotidiennement victimes du braconnage et de la viande de brousse. Gorilles, chimpanzés et bonobos — ce dernier endémique à la RDC — disparaissent progressivement, entraînant l’effondrement d’écosystèmes dont dépendent directement les communautés locales. Ces crimes sont facilités par des lacunes structurelles : insuffisance des moyens de surveillance, absence d’inventaires permanents, manque de coordination entre acteurs de la conservation et chevauchement institutionnel.
L’implication politique dans la conservation reste souvent limitée ou symbolique, tandis que l’insécurité causée par des groupes armés et l’impunité dont jouissent les réseaux de braconnage fragilisent davantage la protection animale. Dans certaines zones à forte exploitation pétrolière comme Muanda, les animaux pâtissent également de l’intoxication alimentaire : les herbes qu’ils broutent contiennent des résidus chimiques, et les poissons des rivières locales sont contaminés par les pollutions industrielles, affectant l’ensemble de la chaîne alimentaire.
Les ressources en eau douce de la RDC, qui représentent plus de la moitié des réserves d’Afrique centrale, sont gravement polluées. L’exploitation minière artisanale et industrielle rejette dans les rivières du mercure, du cyanure et d’autres substances toxiques qui détruisent la vie aquatique. Les déchets plastiques et domestiques étouffent les lacs et les cours d’eau, réduisant la biodiversité piscicole et compromettant la sécurité alimentaire de millions de Congolais.
Cette pollution n’est pas seulement un problème écologique : elle constitue une menace directe pour la santé publique. Les communautés riveraines consomment chaque jour des poissons contaminés et une eau impropre, exposant des générations entières à des maladies chroniques. Ignorer ce drame, c’est accepter un empoisonnement silencieux et quotidien des populations vulnérables.

La RDC n’est pas seule à faire face à ces défis, mais sa position stratégique dans le bassin du Congo en fait un acteur incontournable. Protéger ses éléphants, ses gorilles, ses bonobos et ses poissons, ce n’est pas seulement protéger un héritage national, c’est défendre l’équilibre de la planète. Les forêts congolaises captent des milliards de tonnes de CO₂ chaque année et participent à la lutte mondiale contre le réchauffement climatique. Chaque espèce qui disparaît, chaque rivière polluée, affaiblit cet équilibre. En cette Journée mondiale des animaux, Kilalopress appelle à un sursaut collectif. Protéger la faune et les écosystèmes congolais n’est pas un luxe, ni une cause secondaire. C’est une question de survie, d’identité et de justice et de responsabilté. certains technicien penses que pour ameliorer ce secteur que :
- Les financements nationaux et internationaux soient renforcés pour protéger la biodiversité congolaise.
- Les écogardes et les ONG locales disposent des moyens nécessaires pour lutter efficacement contre le braconnage et les trafics.
- Des inventaires permanents des populations animales soient mis en place et que la coordination entre acteurs de la conservation soit améliorée.
- Les communautés riveraines des aires protégées soient pleinement impliquées dans la gestion et bénéficient d’alternatives économiques durables.
- Les pollueurs industriels et les responsables des zones pétrolières rendent des comptes pour les dommages causés aux animaux et aux écosystèmes.
Par ailleurs, la divulgation régulière et transparente des informations sur les actions de conservation et les saisies de braconnage aux médias doit devenir une pratique systématique. Cela permettrait non seulement de responsabiliser les acteurs étatiques et privés, mais aussi de sensibiliser le public et de favoriser la coopération citoyenne autour de la protection de la biodiversité.
Chaque éléphant abattu, chaque gorille tué, chaque rivière empoisonnée est une perte pour l’humanité entière. Cette Journée mondiale des animaux doit devenir un appel à l’action immédiate et collective. La biodiversité congolaise est l’affaire de tous : sa protection, notre responsabilité. En ce 4 octobre, rappelons-nous que protéger les animaux et les écosystèmes, c’est protéger notre avenir collectif. Investir dans la vie sauvage en RDC, c’est investir dans la vie tout court.
Par kilalopress