Une sombre réalité se dévoile dans le Haut-Uele, où des centaines d’enfants se retrouvent piégés dans les méandres des carrières artisanales.
Le 24 juillet 2024, l’ONG Réseau des environnementalistes et des communicateurs des ressources naturelles a dévoilé des chiffres alarmants lors d’une conférence à Isiro : environ 730 enfants, âgés parfois de moins de 12 ans, sont employés depuis janvier dernier dans les sites miniers de Menze et Bararau, dans le territoire de Watsa. Ce rapport, riche en détails inquiétants, met en lumière une situation tragique qui appelle à une action immédiate.
En poussant les portes des sites miniers de Menze et Bararau, c’est un tableau déchirant qui s’offre aux yeux : des enfants épuisés, les visages marqués par la poussière et la douleur, triment sous le poids des minerais. Leur tâche est double : transporter les minerais extraits et les nettoyer avec du mercure, un produit hautement toxique. Ces conditions de travail précaires ont des répercussions dramatiques sur leur santé. Les enfants sont régulièrement exposés à des maladies graves telles que la tuberculose et la typhoïde, des affections exacerbées par la manipulation de produits chimiques dangereux.

Derrière ces scènes de labeur inhumain, d’autres aspects plus insidieux de cette exploitation sont révélés. En plus des travaux miniers, de nombreuses filles sont contraintes de vendre des produits tels que beignets et pains dans ces zones, subissant souvent des abus de la part d’adultes. La situation est d’autant plus alarmante que ces jeunes filles sont également confrontées à des risques accrus de maladies sexuellement transmissibles, un fardeau supplémentaire dans une vie déjà marquée par l’exploitation.
Dieumerci Thuambe, coordonnateur de l’ONG, exprime une préoccupation grandissante : « Les pratiques en cours sont une violation flagrante des droits de ces enfants. Nous appelons le gouvernement provincial et national à prendre des mesures strictes pour mettre fin à cette exploitation. » L’ONG recommande ainsi à la province du Haut-Uele de mettre en place un arrêté pour sanctionner les exploitants miniers qui exploitent la main-d’œuvre infantile, une mesure jugée essentielle pour protéger les droits de ces jeunes victimes.
La situation décrite par l’ONG n’est pas seulement un appel à la compassion mais un véritable cri d’alarme pour une réforme urgente. La vue de ces enfants, perdus dans les labyrinthes des carrières artisanales, soulève une question cruciale : quelle société voulons-nous être si nous permettons que l’innocence des enfants soit broyée pour le profit? Si des mesures concrètes ne sont pas prises, cette exploitation continuera à miner l’avenir de toute une génération. La responsabilité de changer cette réalité pèse sur les épaules des décideurs et de la société civile, qui doivent se lever et agir pour transformer cette tragédie en une opportunité de justice et de dignité pour ces jeunes victimes.
La Rédaction