Bas-Uélé : 35 agents formés pour renforcer la lutte contre le trafic des espèces sauvages en RDC

Buta – Le commerce illégal des espèces sauvages, en particulier celui des bébés chimpanzés, représente aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la biodiversité en République démocratique du Congo. Dans la province du Bas-Uélé, région frontalière riche en faune sauvage, cette criminalité ne cesse de croître, alimentée par un ensemble de facteurs aggravants : porosité des frontières avec la République Centrafricaine, méconnaissance des lois sur la conservation, corruption persistante et faiblesse structurelle des dispositifs de contrôle. Malgré l’existence de textes législatifs clairs et des engagements internationaux, l’impunité reste la norme, transformant cette province en véritable corridor pour le trafic d’animaux protégés.

Face à cette urgence écologique, la Pan-African Sanctuary Alliance (PASA), en partenariat avec l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et avec le soutien du programme Darwin Initiative du gouvernement britannique, a organisé un atelier stratégique à plus de 35 acteurs de terrain des autorités locales, des agents étatiques et des chefs coutumiers.

L’objectif etqnt de renforcer leurs compétences en matière d’identification des espèces protégées, d’application de la loi, de sensibilisation communautaire et de collaboration interservices à la lutte contre la cruauté envers les espèces sauvages et à l’identification des espèces protégées, souvent victimes du commerce international, cet atelier a mis l’accent sur la protection des primates, notamment les chimpanzés, fréquemment capturés ou tués pour la consommation ou le trafic. Les sanctuaires, qui accueillent les bébés primates rescapés du braconnage, jouent un rôle essentiel dans leur réhabilitation. Cependant, l’efficacité de ces structures dépend en grande partie de la compétence et de la coordination des autorités chargées de faire appliquer la loi.

Les échanges ont mis en lumière des défis majeurs : une méconnaissance des textes légaux relatifs à la conservation, un accès non réglementé aux ressources forestières, et des habitudes alimentaires qui ignorent le statut protégé de nombreuses espèces. De plus, la porosité des frontières, notamment dans les provinces nouvellement créées comme celle des Bazouélés, permet des mouvements illégaux de personnes et de ressources naturelles, aggravant le fléau du trafic faunique transfrontalier.

À l’issue de l’atelier, plusieurs avancées notables ont été enregistrées : les agents sont désormais capables d’identifier correctement les espèces protégées à l’aide du Guide PASA. Leurs compétences en matière d’enquête, de gestion des preuves et d’interception ont été significativement renforcées. Une meilleure coordination entre les services étatiques — ICCN, douanes, justice, sécurité publique — est désormais engagée. Un réseau communautaire d’alerte a été mis en place pour surveiller le trafic au niveau local. Enfin, les agents ont acquis une maîtrise accrue des lois nationales et internationales, notamment la CITES et la Loi RDC n°14/003.

Les organisateurs n’ont pas caché leur satisfaction face à l’engagement des participants. La participation active et la recommandation des autorités provinciales d’élargir la portée de l’initiative témoignent de l’urgence et de la pertinence de ces actions de terrain. Alors que le trafic des espèces sauvages continue de nourrir des réseaux criminels internationaux et de mettre en péril l’équilibre écologique, cet atelier s’inscrit dans une dynamique nécessaire : renforcer la vigilance, la connaissance et la coopération sur le terrain. Car la protection de la faune, notamment des primates, n’est pas seulement un enjeu environnemental, mais aussi un impératif moral et juridique.

Par kilalopress

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